07/01/2019
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Dans les années 80, les « Zénith » ont commencé à pousser



La Communauté Urbaine de Bordeaux avait l'idée d'une grande salle de spectacle. Jacques Chaban- Delmas la rêvait à Bordeaux, Michel Sainte-Marie la voulait à Mérignac ! Le premier a laissé filer le temps et l'envie :

trop cher, trop risqué. Mais le deuxième a concrétisé son projet. Le Pin Galant venait combler un manque sur l'agglomération qui ne connaissait que le Grand Théâtre, le Femina et le « CAC » de Saint-Médard- en-Jalles, qui n'avait pas trouvé son public.



"Ce que l'on fête cette année, c'est une performance renouvelée depuis 30 ans et une envie folle, dès le départ, d'oser sortir des sentiers battus, d'innover. Nous avons bouclé la première saison de spectacles en 3 mois, là où il en faut généralement 18. Charles Aznavour a fait salle comble pour le spectacle inaugural en janvier 1989 alors qu'on terminait les dernières peintures. La première année, nous avons reçu 60 000 spectateurs entre janvier et juin. À l'époque, personne n'aurait parié sur le succès d'une salle de spectacle dans une ville de province de périphérie", résume Jean-Paul Burle, directeur du Pin Galant pendant 26 ans.






Tout le monde veut se produire au Pin Galant



Le Pin Galant n'a jamais fait moins de 100 000 spectateurs par saison, avec des pics de fréquentation sur des concerts qui restent dans la mémoire des murs :



"Montserrat Caballé, dans les années 90, avait choisi la scène mérignacaise plutôt que les ors de l'Opéra de Bordeaux. Nous avons reçu 4 fois le Béjart Ballet Lausanne, considéré aujourd'hui comme l'un des meilleurs au monde !

Nous avons maintenu la trajectoire ascendante grâce à une programmation qui se voulait dès 1989, assez variée pour toucher tous les publics : opéra, opérette, théâtre de boulevard, danse hip-hop, flamenco, tango... Il faut être à l'affût des pépites. En 30 ans, cette envie ne s'est jamais démentie.", raconte Jean-Paul Burle, l'ancien directeur.








Un mariage de raison avec l'entreprise et la collectivité



Philippe Prost, l'actuel directeur depuis la saison 2014/2015, vante aussi un éclectisme à tous les niveaux :



"Avec une jauge de 1 414 places, le Pin Galant reste l'un des plus grands théâtres français en région, un théâtre qui reçoit des pièces, mais aussi des spectacles de niveau international, du cirque, de la danse, des humoristes... À Mérignac, la salle de congrès représente 30% de notre activité et elle ne cesse de gagner des parts. Il y a dix ans, la Ville a créé le Pavillon, un espace de 1300 m2 de plain-pied avec son terminal traiteur : nous y recevons des conférences, des galas, des concours et toutes sortes d'évènements d'entreprises. Cette année, il a été occupé pas moins de 140 jours."






Un outil culturel qui fabrique de la richesse



Le Pin Galant est géré par une société d'économie mixte – MGE – regroupant la Ville de Mérignac, la Caisse des dépôts et consignations et la Chambre de Commerce et d'Industrie de Bordeaux. Présidée par Daniel Margnes, adjoint à la culture, cette SEM bénéficie d'un budget annuel de 5 575 000€ : 3 369 000€ de ressources propres (les recettes des spectacles, l'organisation des congrès, les locations de salles, etc.) et d'une compensation financière de la Ville, qui s'élève à 2 206 000€.



"En 30 ans, nous n'avons connu aucun déficit. La municipalité nous confie les clés d'un bâtiment municipal et nous verse une subvention qui permet d'en assurer le fonctionnement. À nous ensuite de savoir gérer et de rentabiliser ce formidable outil culturel qui fabrique de la richesse sur notre territoire, car il est synonyme de retombées économiques pour les hôtels, les restaurants, les compagnies de taxi...", souligne Philippe Prost.






"Un outil plus audacieux, au service de tous."



Daniel Margnes, Adjoint au Maire, délégué à la culture et président de MGE :



"L'ambition du Pin Galant ne se résume pas à diffuser des spectacles à succès. C'est d'abord un outil culturel au service de tous, qui s'adresse en priorité aux publics mérignacais, avec des tarifs adaptés pour les enfants, les familles, les scolaires... C'est aussi un outil que nous voulons plus audacieux et qui accompagnera davantage de créations locales."






Repenser le lien avec les Mérignacais



Reconnu pour la qualité de ses équipements et de la formation de ses personnels, le Pin Galant aborde la maturité avec sérénité et l'envie de se renouveler.



"Nous voulons repenser notre lien avec les Mérignacais", annonce le directeur. Notre tarif découverte est à 15€ seulement pour les scolaires, le CCAS ou le conservatoire. Nous restons un théâtre de diffusion, qui achète des spectacles finis, mais nous pourrions aussi accueillir davantage d'artistes mérignacais, nouer des relations plus fortes avec les centres sociaux, les classes du conservatoire et le jeune public en général, afin d'intensifier la médiation culturelle et créer ensemble des projets artistiques."






Le saviez-vous ?





  • François Lombard, qui a travaillé au programme du Centre Beaubourg à Paris, était aussi l'architecte du Pin Galant.


  • À sa création, le Pin Galant était la seule salle de spectacle en France portée par une Société d'Économie Mixte.


  • Preuve qu'il est ancré dans sa ville et sur son territoire, le Pin Galant a un arrêt de tram à son nom.


  • Le Pin Galant vend 50 % des places de spectacles via ses outils numériques (www.lepingalant.com et l'application mobile "Le Pin Galant").















En savoir plus sur lepingalant.com



Programme du week-end des 30 ans du Pin Galant :