14/01/2020
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La programmation photographique 2020 s’intéresse cette année au thème des mondes possibles et s’ouvre sur l’exposition de l’artiste girondin Alain Laboile, dont le travail interroge l’intime, le foyer et la famille.

Que représente pour vous cette exposition à Mérignac ?

« Elle me tient particulièrement à coeur. Je travaille beaucoup à l’étranger, moins en France. Avec cette exposition, Mérignac me donne, pour la première fois, l’opportunité de rencontrer mon public girondin. À la Vieille Église, je vais présenter l’intégralité ou presque de mes oeuvres : photos et sculptures. La nef permet d’accrocher de grands formats et l’abside offre un espace plus petit pour créer une ambiance intime. Dans un coin de l’église, sera présenté un film sur ma famille, réalisé par l’une de mes filles. Un film qui parle le même langage que mes photos, mais qui apporte un autre prisme. L’idée est d’utiliser l’espace pour y transposer mon cadre de vie et de travail. Et ainsi, faire entrer les visiteurs chez moi, dans mon univers. »


Sculpteur, photographe, papa gaga ? Quelle est votre démarche artistique ?

« Au départ, je suis sculpteur, passionné par les insectes. Je suis entrée dans la photographie par hasard, d’abord pour photographier mes sculptures. Mais très rapidement, j’ai tourné l’objectif vers mes enfants et j’ai posté les images sur la toile. Les gens ont été touchés et leurs témoignages ont forgé ma démarche artistique. Étrangement, prendre des photos à deux pas de ma porte d’entrée, dans mon jardin, m’a ouvert les portes du monde entier. J’ai fait une première exposition à Tokyo, puis à Santa Monica en Californie. Et tout s’est enchaîné. Aujourd’hui, je voyage partout, seul ou avec ma famille. Comme nous sommes souvent sur les routes, la photographie nous a amenés à réfléchir sur la vie que nous menions et nous a ouvert les yeux. Nous avons gagné en lucidité. »


Vous créez en famille. Comment ça se passe à la maison ?

« Les enfants sont impliqués, ils m’aident à réaliser les flyers. Je travaille de façon minimaliste, avec un seul appareil et un seul objectif. Mais je l’ai toujours à portée de main. Ainsi, je suis tout de suite opérationnel. Je ne fais pas de composition, pas de mise en scène. Avec mon appareil, je suis devenu invisible. Je capture l’instant, la vie simple. Au quotidien. »