23/05/2017
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Pour faire simple, le périmètre de l’OIM est délimité, au nord, par les zones naturelles de la Jalle, à l’est par la rocade, à l’ouest par la limite communale de Mérignac et au sud par l’avenue François-Mitterrand. Un espace économique fort de 35 000 emplois, qui englobe l’aéroport, les bureaux du secteur, le principal pôle BTP de l’agglomération (plus d’un milliard de chiffre d’affaires cumulé), la zone hôtelière, ainsi que des entreprises du numérique et de la finance (plus de 3000 emplois directs). Mais l’OIM Bordeaux Aéroparc, c’est aussi une structure unique en France, fruit de l’histoire mérignacaise, où les acteurs publics accompagnent les initiatives privées et où les élus définissent ensemble une stratégie pour le développement équilibré de leur territoire. Encore une machine administrative complexe ? « Non, nous sommes là pour accompagner, clarifier et non brouiller les pistes », souligne Camille Uri, directrice de l’OIM. « Si on laissait les opérations immobilières pousser, de manière anarchique, le territoire qui, aujourd’hui, est attractif, finirait par devenir un repoussoir. »

Sur la piste des nouvelles mobilités




Ainsi, pour que les opérateurs puissent faire pousser des quartiers économiques connectés entre eux, l’OIM porte surtout ses efforts sur les infrastructures primaires : les voiries, les transports en commun, les pistes cyclables... Quand Thales a implanté son nouveau campus à Mérignac et que Dassault Aviation a inauguré son nouveau centre de maintenance pour ses avions d’affaires, la Métropole a créé la voie nouvelle Marcel-Dassault : la première voie en France dont le couloir de bus est ouvert aux covoitureurs ! « Nous testons de nouvelles solutions pour mieux utiliser la voiture : si chaque automobile transportait au moins deux personnes, la circulation dans l’agglomération serait beaucoup plus fluide », pointe Camille Uri. Dans le même ordre d’idée, l’aménagement de deux carrefours à l’entrée de l’aéroport a permis de diviser le temps d’attente à la sortie par deux.




Priorité aux vélos



Les Mérignacais profitent déjà de cette nouvelle offre de mobilité : le quartier apaisé de Beutre et ses pistes cyclables ou la sécurisation des déplacements doux avenue de Magudas en témoignent. Aujourd’hui, la priorité est aux pistes cyclables dans les zones économiques : « De nombreux salariés nous contactent pour nous demander de construire des itinéraires cyclables. », explique la directrice qui promet que « dans deux ans il sera possible de traverser le territoire de l’OIM à vélo, du nord au sud ». Deux ans de plus seront nécessaires pour créer un grand axe nord-sud parallèle à la rocade, qui partira du rond-point des cinq-chemins au Haillan pour rejoindre l’avenue Mitterrand : un boulevard élargi avec des giratoires améliorés pour favoriser le passage des bus, des vélos et des personnes pratiquant le covoiturage.




Autres points forts de cette feuille de route : une ligne directe du tram vers l’aéroport via Mérignac Soleil et l’avenue Kennedy (dont les études opérationnelles sont en cours), et un busway à haute performance qui traversera le périmètre de l’OIM du nord au sud.










« J’ai souhaité la création de cet outil qui permet d’élargir et d’amplifier l’Aéroparc. Je l’ai fait inscrire dans l’accord de gouvernance de Bordeaux Métropole, avec l’accord d’Alain Juppé. Des centaines de millions d’euros d’investissement privé sont d’ores et déjà prévues dans ce secteur très dynamique, en particulier sur le territoire mérignacais. Les marges de croissance y sont encore fortes. L’OIM, qui est une première en France, permet de faciliter l’implantation de nouvelles entreprises et, au final, de créer de l’emploi sans mettre de côté d’autres thématiques essentielles comme la mobilité et l’environnement. » Alain Anziani, Maire de Mérignac, Sénateur de la Gironde





Produire ici et pas ailleurs



La configuration des quartiers économiques se modifie ainsi que la manière de s’y déplacer. « Même si l’on ne voit pas de grues car les constructions ne sont pas très hautes, le paysage change », confirme Camille Uri. « À Mérignac, le domaine de Pelus autour de Décathlon et Truffaut s’étoffe avec un complexe de padel, un simulateur de vol et le plus grand spa de France qui ouvrira fin juillet. Tout est lié : les employés des entreprises qui s’installent ici doivent avoir un accès facilité aux loisirs. » À la fin de l’année les travaux du projet 45ème Parallèle débuteront afin de réaliser un hôtel et un centre de congrès dans la zone de l’aéroport. Sur l’avenue Marcel-Dassault, les opérations « Vert castel 2 » et le Parc 21 (à proximité de la voie nouvelle Marcel Dassault) accueilleront, elles, des établissements « productifs ». C’est d’ailleurs l’une des spécificités de l’OIM : réserver des terrains aux entreprises industrielles et artisanales qui fabriquent des produits ici, en France et pas ailleurs. Le but est aussi de concentrer les emplois dans un territoire urbain, là où réside la population... et limiter la distance domicile/ travail. Un positionnement pertinent quand on sait que ce bassin d’activités représente un potentiel de croissance de 10 000 emplois supplémentaires, d’ici à 2030.