30/10/2018
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Juste après le traditionnel café, et

avant de lancer les débats, le Maire a

donné le ton :



« Il n'y a pas de règle du

jeu, pas de filtre, pas de censure. Ici, on

peut tout se dire. Je vous invite à poser

toutes vos questions sans crainte de me

vexer, car je peux tout entendre, le bon

comme le mauvais. ».











Voilà des années qu'on demande un

bus dans mon quartier (le Burck).

Pourquoi est-ce si difficile d'ouvrir

une nouvelle ligne ?





AA: "Comme vous le savez, c'est la société TBM

qui gère les transports en commun pour

la Métropole. Or, comme toute entreprise,

celle-ci obéit à des impératifs économiques

et fonctionne avec des ratios : elle n'ouvre

une ligne que si le nombre d'usagers

potentiels est assez élevé. On retrouve

ce problème de desserte dans d'autres

quartiers, notamment Beaudésert et Beutre.

La Mairie ne peut forcer une entreprise

à agir dans une pure logique de service

public. Cependant, nous faisons régulièrement pression auprès de la Métropole pour

que TBM prenne en compte les quartiers

les moins peuplés. La démographie va

dans notre sens : il y a fort à parier que

de nouvelles lignes seront bientôt créées."









Il n'y a qu'une seule ligne de bus à Beutre. Aux heures de pointe, le bus est bondé et régulièrement

pris dans les embouteillages. Les

enfants arrivent en retard au lycée.

Tous les critères sont réunis pour

que TBM ouvre une nouvelle ligne ou

en détourne une, non ?





AA : " En effet, ce quartier est en plein développement : en 2022, il accueillera un collège sur

une partie de l'actuelle plaine des sports.

Un gymnase sera également ouvert à toute

la population. C'est une chance, car les

transports en commun vont suivre.

Toutefois, il est impossible de détourner

une ligne existante pour la faire passer

dans un autre quartier : on ne ferait que

déplacer le problème. Les usagers de la

première ligne seraient moins bien des-

servis, donc mécontents."











Je fais partie du Conseil de

Développement de Mérignac et du

groupe de travail « Que mangera-

t-on en 2050 ? ». Quelles actions la

Ville va-t-elle mettre en place pour

que les habitants, notamment les

enfants, mangent plus sain ? Car il y

a urgence !







AA : J'ai en effet demandé au Conseil de Développement d'aborder cette thématique.

Je vais prendre connaissance dans les

jours qui viennent du rapport de votre

groupe, et j'en tiendrai compte. Nous

avons déjà mis en place des actions fortes.

L'agriculture urbaine, de proximité, est un

défi mérignacais ! Comme vous le savez,

l'agglomération est loin d'atteindre l'auto-

suffisance alimentaire : elle importe bien

plus qu'elle ne produit. C'est pourquoi, à

Courtillas, je me suis battu pour que des

terres soient destinées à des producteurs

et des éleveurs. Les aliments produits ici

seront bientôt en vente sur nos marchés et

l'on pourrait les retrouver dans les menus

des restaurants scolaires. Les exploitations

seront ouvertes au public : les enfants

pourront venir les visiter.


















Mon grand-père reçoit des menus

livrés par la Ville... mais dans des

plats en plastique. Ne peut-on

les remplacer par des contenants

recyclables ?










AA : "Depuis 1999, le Syndicat Intercommunal

à Vocation Unique assure la restauration

collective pour Bordeaux et Mérignac.

Notre ville a de très nombreuses bouches

à nourrir : près de 5 000 enfants dans les

restaurants scolaires, 750 personnes âgées

et 400 agents municipaux. Votre idée est

bonne. Je m'engage à la faire remonter pour

qu'elle soit intégrée au cahier des charges

de la prochaine consultation. "

Peut-on envisager d'afficher

des messages de propreté sur

les poubelles pour interpeller les

citoyens ?









AA : La propreté est l'une des priorités de

la Ville. Nous avons récemment adopté

une charte de la propreté et lancé une

campagne sur ce thème il y a moins d'un

an pour expliquer aux habitants que nous

sommes tous responsables de la propreté.

L'expression « balayer devant sa porte »

me semble ici tout à fait appropriée. Sans

l'effort de chacun, une ville ne peut rester

propre. Pour véhiculer ce message important, nous allons lancer dans les mois qui

viennent une nouvelle opération coup-de-

poing avec les élus et les habitants invités

à ramasser les déchets sur l'espace public.

Alors pourquoi ne pas retenir cette idée

de marquer les poubelles ? La propreté

commence ici !

Dans mon quartier du Burck,

l'habitat et les équipements publics

se détériorent. Que pouvez-vous

faire ?









AA: "Je suis désolé d'entendre ça, car ce quartier

a justement bénéficié, et bénéficiera encore,

d'opérations d'amélioration de l'habitat

coûteuses pour la Ville. Nous avons mis 500

000 euros sur la table. L'idée est d'aider les

propriétaires dont les revenus sont faibles

à financer des travaux d'amélioration

des logements a n que les locataires s'y

sentent mieux. Or, trop de propriétaires

pensent encore que ces travaux vont leur

faire perdre de l'argent. "









Ma fille est autiste en hôpital de

jour. Il n'existe aucune structure

périscolaire sur la métropole et les

parents comme moi se retrouvent

dans des situations impossibles.

Ma fille est maintenant accueillie,

à titre expérimental, au centre de

loisirs des Bosquets à Capeyron.

D'une manière générale, que peut faire la Ville pour l'inclusion

des enfants autistes dans le

périscolaire ?









AA: " Je suis heureux d'avoir pu contribuer à

l'amélioration des conditions d'accueil de

votre enfant. La situation est déjà dif cile

au quotidien, si nous pouvons vous aider

sur ce volet, c'est une vraie satisfaction.

Il faudrait lancer une étude, a n de savoir

combien d'enfants sont dans ce cas, avant

d'adapter l'offre de nos services. Je vais

proposer une réunion de travail sur ce

sujet, avec les responsables des services

santé et éducation. Mérignac peut déjà

compter sur ses nombreuses structures

en faveur de la lutte contre le handicap.

Mais nous essaierons néanmoins de nous

améliorer dans ce domaine. "

J'habite Beutre où nous subissons

les nuisances aéroportuaires

liées à la surexploitation de la

piste secondaire qui jouxte notre

quartier. C'est devenu intenable !

La direction de l'aéroport nous

soutient pourtant que cette piste

est très peu utilisée. Que faire ?









AA: " Je comprends votre situation et la municipalité soutient la suppression de cette piste,

sur la base d'une étude. Elle montre que,

même si l'aéroport est en plein développement, la piste principale suffit. Il reste

ensuite à convaincre la DGAC*. Sur ce

point, la question fait débat, car l'aéroport

ouvre chaque année de nouvelles destinations et accueillera bientôt 10 millions

de passagers. Je sais que les pilotes ont

des prescriptions très précises pour éviter de survoler certaines zones habitées

et créer le moins de nuisances possible,

notamment sonores. "









Mérignac gagne chaque année de

nouveaux habitants et le nombre

d'écoles n'augmente pas. Que fait la Mairie ?









AA: " Nous travaillons main dans la main avec

l'Académie, qui régule les effectifs scolaires.

Nous savons, grâce aux projections démo-

graphiques, que nous devons construire

une vingtaine de classes, dont un nouveau

groupe scolaire au sein de l'opération d'aménagement Marne-Soleil d'ici 2023. Ces questions sont complexes, car la démographie

n'est pas la même dans chaque quartier et,

parfois, il faut même fermer une classe... pour

la rouvrir deux ans après. Nous travaillons

actuellement à un schéma directeur des

équipements scolaires pour anticiper les

besoins de demain. "








Les familles de Roms sont de plus en

plus présentes. Elles vivent dans des

conditions d'hygiène déplorables et cette insalubrité rejaillit sur nos

quartiers. Qu'attend la Mairie pour

agir ?

AA: "C'est un problème qui ne touche pas

seulement Mérignac, mais l'aggloméra-

tion en général. On enregistre environ

500 familles de Roms - d'origines bulgare

et roumaine - sur la métropole. Quand

elles s'installent sur le domaine public

mérignacais, je demande leur expulsion,

car les conditions dans lesquelles elles

vivent sont intolérables pour elles, comme

pour nos habitants. Mais les faire partir,

c'est les retrouver le lendemain ailleurs

sur l'agglomération. Cette situation doit

cesser. Avec les Maires de Bordeaux et de

Bègles, nous avons proposé de créer des

emplacements temporaires d'insertion.

Ces endroits dignes, équipés de sanitaires,

pourraient accueillir les Roms à condition

que ces derniers prennent certains enga-

gements, comme celui, par exemple, de

scolariser leurs enfants."


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