05/12/2020
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C’est une discrète pépite mérignacaise



Béatrice Aoustin, championne du monde en sport adapté senior au lancer de marteau à Brisbane en 2018, peaufine sa technique au stade Brettes. Athlète de haut niveau, la SAMiste a pu compter sur la Ville pour lui aménager une cage d’entraînement en plein confinement.



C’était un très beau souvenir, intense. Peut-être aussi fort que le jour où elle a posé à côté de la navette, à Kourou, sur les terres guyanaises de sa mère. « En Australie, j’ai adoré monter sur le podium. J’avais l’impression d’entendre la Marseillaise pour la première fois », se souvient Béatrice, 18 ans. Son fait d’arme ? À Brisbane au Global Games en octobre 2019, un lancer de marteau à 44,06 m, qui la propulse championne du monde en sport adapté senior. Pourtant, au début, elle était plutôt branchée sports collectifs : « J’ai commencé par le rugby, mais j’ai dû changer d’établissement scolaire et chercher un autre sport. Alors j’ai tenté l’athlétisme et j’ai tout de suite aimé : le sprint d’abord, puis rapidement le lancer de poids et le marteau. La sensation de tourner et de lancer, c’est comme une libération et ça me donne énormément de plaisir. »



La jeune femme, touchée par un handicap mental, fait la fierté de son coach Philippe Gaboreau : « En deux ans elle est passée de 27 m à 43 m en lancer de marteau. Elle fait partie des meilleures Françaises de la fédération. Juste avant son exploit à Brisbane, elle avait terminé 3ème en championnat de France… et contre des valides ! Béatrice, c’est une battante, une têtue dans la vie, qui sait ce qu’elle veut et qui n’a jamais raté un entraînement. »



« Cet outil neuf me motive »



Sa performance australienne lui vaut l’affectation d’un deuxième entraîneur, Cédric Djerbir, spécialiste du poids. Tous les trois se retrouvent plusieurs fois par semaine dans la nouvelle cage du stade Robert-Brettes : « C’est un bel outil de travail, tout neuf. Ça me motive, car je vise un lancer proche des 50 m pour de nouveau battre le record du monde. Je veux aussi participer aux JO 2024 à Paris », confie l’athlète qui, confinement oblige, enchaîne les footings dans son jardin et pousse la fonte dans son salon. « Son corps s’est bien développé (ndlr : 1,70 m pour 70 kg) et sa technique est bonne, mais il faut maintenant qu’elle prenne de la force », insistent ses coaches. Entre les filets verts, poids calé derrière l’oreille ou marteau arrimé à bout de bras, Béatrice répète inlassablement les mêmes gestes, sans jamais se départir de son sourire. Celui de la guerrière avide de combats : « J’imagine toujours que mon adversaire est à côté de moi et qu’il faut que je lance plus fort et plus loin qu’elle. » Pour se mesurer aux autres compétitrices, la SAMiste devra pourtant attendre les championnats de France de lancer long au mois de février 2021 à Salon-de-Provence puis les championnats d’Europe en sport adapté (date et lieu inconnus). Si la Covid le permet...