05/12/2020
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Comment Mérignac a vécu ce deuxième confinement ?



Ce deuxième confinement a été vécu très différemment du premier. Les enfants sont allés à l’école et la plupart des gens ont continué à travailler. On a parfois eu le sentiment d’une vie quotidienne moins bouleversée. Pour autant, de nombreuses activités ont cessé et il n’a pas toujours été facile de comprendre les tenants et les aboutissants des décisions gouvernementales. Malgré une incompréhension plus forte qu’au printemps, les gens ont été très respectueux des règles, y compris les plus difficiles comme limiter les contacts avec la famille ou les amis. On constate d’ailleurs que la circulation du virus ralentit dans notre région, mais le nombre d’hospitalisations et de décès restent trop élevés pour que nous puissions relâcher notre vigilance. Le confinement ne doit pas faire oublier que l’application des mesures de prévention individuelles reste primordiale pour contribuer à limiter les contaminations et surtout, les décès.










Les seniors et les personnes en grande précarité sont les premières victimes de cette pandémie, la Ville a-t-elle adapté ses actions ?



Nous avons utilisé tous les leviers dont nous disposions pour accompagner ceux qui ont le plus souffert de cette crise. Cette année, le CCAS a vu les demandes d’aide alimentaire exploser (+ 57%), il a de nouveau augmenté sa capacité de port des repas à domicile (plus de 450 bénéficiaires quotidiens) et il continue d’accompagner toutes les personnes qui en font la demande à travers la veille téléphonique ou le service d’aide et de soins à domicile. Près de 500 000 euros de budget supplémentaire ont été alloués au CCAS pour faire face aux besoins des plus fragiles, qu’il s’agisse de nos aînés en perte d’autonomie ou de personnes en grande précarité.



Le fonds de soutien aux associations a lui aussi été augmenté (400.000 euros de plus en 2020) afin de soutenir le tissu associatif sans lequel la solidarité ne pourrait s’exercer. Je pense en particulier aux associations du Relais des Solidarités qui ont maintenu leur activité et à qui nous devons beaucoup.










Les commerçants mérignacais sont eux aussi en difficulté, même si de nombreux dispositifs existent, sont-ils suffisants ou adaptés à leurs besoins ?



La crise sanitaire se double d’une crise économique et sociale et les commerçants sont nombreux à craindre pour la survie de leur commerce. Les pouvoirs publics locaux ont un rôle à jouer, complémentaire à celui de l’État. C’est dans ces moments de crise que l’on prend conscience collectivement que le système de protection sociale français est précieux. Le chômage partiel permet à de nombreuses entreprises de tenir le choc et préserve des emplois. Mais les dispositifs d’accompagnement de l’État et des collectivités sont complexes et évolutifs, c’est souvent difficile pour les petites entreprises et les artisans ou commerçants de s’y retrouver. Et les prêts garantis comme les avances de trésorerie fabriquent de la dette que les entreprises devront rembourser. Ce qui manque, c’est un guichet unique entre les différents intervenants. L’équipe du développement économique de la Ville accompagne les chefs d’entreprises qui en ont besoin pour mieux les informer et les aiguiller vers ces dispositifs. Par ailleurs, nous relayons sur tous nos supports de communication municipaux des campagnes pour soutenir les commerces de proximité et rappeler à nos habitants que plus encore en cette période, acheter local chez son commerçant de quartier est un acte solidaire et citoyen. Le consommateur est l’acteur essentiel de la survie de nos commerces de proximité.












La Métropole reste l’interlocuteur privilégié pour les chefs d’entreprise ?



La compétence en matière de développement et de soutien à l’économie relève en effet de la Métropole ou de la Région. Nous travaillons en lien étroit avec le Conseil régional ou la CCI pour proposer les dispositifs les plus adaptés et les plus simples aussi. Les entreprises ont besoin d’une aide immédiate pour faire face à des dépenses imprévues comme la digitalisation de leur commerce, mais elles ont avant tout besoin d’un carnet de commandes rempli et de clients. C’est pourquoi au-delà de l’aide aux entreprises, la Métropole développe une aide à la consommation. 4,6 millions d’euros y seront consacrés pour que des foyers modestes puissent bénéficier d’un coup de pouce à l’approche des fêtes de fin d’année. Cette aide au pouvoir d’achat bénéficiera aussi aux commerces et artisans locaux.










Les écoles sont restées ouvertes, mais comment les enfants vivent-ils cette période ?



L’école a manqué à de très nombreux enfants lors du 1er confinement. Même si les enseignants se sont adaptés, le lien direct et la présence du professeur est indispensable pour beaucoup d’élèves. Il fallait tout faire pour que les écoles restent ouvertes, et la mise en oeuvre d’un protocole sanitaire renforcé a été un vrai challenge pour nos équipes, qui ont pu s’appuyer sur leur expérience du déconfinement. Les agents de la Ville sont pleinement mobilisés, et nous avons redéployé des moyens et des équipes d’entretien pour renforcer leur présence dans les établissements scolaires. Les enfants ont pris l’habitude des gestes barrières et les enseignants font un travail considérable dans des conditions inhabituelles. La décision du gouvernement de rendre le port du masque obligatoire dès le CP a été très bien acceptée dans l’ensemble. Mais ces masques ont un coût trop lourd pour les familles les plus modestes dont le budget est déjà éprouvé par la crise. La Ville leur a donc fourni gratuitement 6 masques en tissu pour chaque enfant. Nous avons aussi adapté les tarifs des prestations extra-scolaires, comme au Conservatoire, afin de ne pas pénaliser les parents. Les activités sportives scolaires ont pu être maintenues, et les intervenants culturels continuent de venir en classe. Cette année scolaire est elle aussi singulière, mais nous faisons tout pour maintenir la qualité du projet éducatif de territoire.








Est-ce que la feuille de route de ce début de mandat est affectée par la crise ? Certains projets ont pris du retard au printemps, avez-vous adapté vos priorités ?



Contrairement au 1er confinement, les chantiers et les travaux publics continuent. Les travaux d’extension du tram A vers l’aéroport se poursuivent, nous travaillons notre Plan Pluriannuel d’Investissements (PPI) afin de programmer les projets de ce mandat et nous assurer du bon achèvement de ceux qui sont en cours. La première tranche de la restructuration de l’école Berthelot est achevée, nous allons prochainement inaugurer la Maison des Habitants de Chemin Long ou le terrain de rugby du Burck. Nous travaillons sur le projet de Maison de la nature et l’administration municipale se renforce sur la mission de transition écologique. L’incertitude sur la durée de cette crise sanitaire ne doit pas nous empêcher de nous projeter. Nous avons besoin d’équipements scolaires et sportifs, nous poursuivons les aménagements de l’espace public et la création d’espaces verts. Nous adaptons sans cesse nos actions aux contraintes sanitaires et aux besoins des habitants les plus fragilisés par la crise. Les agents municipaux et métropolitains ont su s’adapter avec une grande agilité, là aussi c’est une très belle leçon donnée par le service public.