24/01/2020
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« Sabena Technics, le troisième supergrand »










Sabena Technics est le moins connu des trois « supergrands » aéronautiques de Mérignac. Sa trajectoire historique et son développement sont pourtant étroitement liés au territoire. Ses racines nous entraînent dès le milieu des années 1930 et plusieurs de ses axes de développement sont les mêmes que ceux de l’ensemble de la filière aéronautique de Mérignac (investissements massifs, innovation, recrutement, formation, maintenance, …).



Avec plus de 1.000 collaborateurs, Sabena Technics, qui réalise par ailleurs 520 millions d’euros de chiffre d’affaires, est le troisième employeur aéronautique privé de la ville. L’entreprise est aussi un partenaire historique du territoire qui a permis le déploiement de Bordeaux Technowest, grâce notamment aux locaux loués en bord de piste de l’aéroport. En cela, Sabena Technics a permis à la technopole de passer un cap décisif.



Sabena Technics est aussi un partenaire très engagé dans la transformation numérique, avec lequel les start up du territoire travaillent au quotidien sur des sujets d’open innovation.



En savoir plus sur le site www.sabenatechnics.com










86 ans d’histoire aéronautique à Mérignac














Sabena Technics est la très lointaine héritière de la Société Aéronautique du Sud-Ouest fondée par Marcel Bloch (qui deviendra Marcel Dassault après la seconde guerre mondiale) et qui s’établit très tôt à Mérignac, en rachetant quelques hangars situés dans le périmètre de l’aérodrome. Nous sommes alors en 1934, avant même la création de la base aérienne de Beutre (1935) et de l’aéroport (1937).



La société est rebaptisée Sncaso, puis nationalisée par le Front Populaire en novembre 1936. Le site de Mérignac est ensuite complètement détruit en janvier 1944 par les bombardements alliés. Mais sa reconstruction reprend à la Libération. La Sncaso devient la Sferma (Société Française d'Entretien et de Réparation de Matériel Aéronautique) en 1949 avec un double ancrage à Mérignac et Vélizy-Villacoublay, puis la Sogerma (Société Girondine d’Entretien et de Réparation de Matériel aéronautique) à partir de 1970.



La Sogerma développe une double activité : la production d’aérostructures, et notamment de voilures, et surtout la maintenance aéronautique pour l’armée de l’air, toute la gamme Airbus et la flotte d’avions charter. La Sogerma est rachetée par EADS en 2000. L’activité est touchée de plein fouet, comme toute la filière, après les attentats du 11 septembre 2001.


















De la crise de la Sogerma à l’Aéroparc (2006)










Le 12 mai 2006, le conseil d’administration d’EADS réuni à Amsterdam, dont le groupe Lagardère et l’Etat sont actionnaires,annonce la fermeture de la Sogerma, très endettée et très fortement déficitaire. Les 1.050 emplois de Mérignac doivent être supprimés et près de 4.000 emplois liés à la sous-traitance sont directement menacés.



Le « feuilleton Sogerma » dure plusieurs semaines et son retentissement est national. Le sujet est régulièrement évoqué dans les journaux télévisés et Michel Sainte-Marie est l’invité de la matinale de Jean-Michel Apathie sur RTL le 18 mai. Dominique de Villepin, alors premier ministre, se rend à Mérignac le 23 mai. L’Union Sacrée se fait sur le dossier, autour de Michel Sainte-Marie, qui « sonne le tocsin ».



Le coeur du métier de la Sogerma, la maintenance aéronautique, est finalement cédé à Sabena Technics, rachetée en 2005 par le groupe TAT, qui annonce le 27 septembre 2006 le maintien de 686 emplois sur site. Sur ces 686 emplois, 517 sont directement repris par TAT pour la maintenance civile et militaire et 171 resteront à la Sogerma (EADS), pour la fabrication de la voilure ATR. Les autres salariés bénéficient d’un reclassement au sein du groupe ou d’un traitement social avantageux.



Sur le temps long, l’affaire Sogerma est un électro-choc qui sert d’accélérateur au renforcement de la filière aéronautique et notamment de la maintenance en condition opérationnelle (MCO). Dès 2003, Bordeaux Technowest s’était recentrée sur la filière, à la faveur d’un rapprochement avec le Technoparc de Saint-Laurent-du-Québec. L’association de préfiguration de l’Aéroparc est ensuite lancée en 2006. Le CSFA, puis la Simmad s’implanteront ensuite dans la BA 106 en 2008, puis en 2011.














Un hangar du futur au sein d’un campus XXL














Sabena Technics, qui emploie désormais 1.000 personnes sur son site de Mérignac, occupe un campus de 32 hectares situé en bords de piste (le nouveau hangar a d’ailleurs été construit sur les terrains de l’aéroport), sur lequel sont désormais construits 6 hangars (le plus ancien date de 1950). Les locaux de Sabena Technics occupent au total 100.000 m² de surface de plancher.



Le nouveau hangar, qui a été inauguré mardi 21 janvier par Philippe Rochet, en présence d’Alain Rousset, Président de la Région, et de Marie Récalde, Adjointe au Maire déléguée au développement économique et à l’innovation, est déjà le hangar du futur.



Le bâtiment de 10.000 m², réalisé par Eiffage, est en effet un petit concentré de technologie et d’innovation qui a nécessité 25 millions d’euros d’investissement. Sa conception a d’ailleurs donné lieu à la mise en place en interne d’un plan de transformation digitale.



Sur le plan des capacités enfin, le nouveau hangar peut accueillir un avion très gros porteur, trois avions de transport militaire ou 6 avions moyen porteurs de type A320 simultanément. A cette activité de maintenance, il faut également ajouter la modification des cabines, une activité qui monte depuis deux ans et pour laquelle le carnet de commande est déjà rempli jusqu'à mi 2022.














L’emploi au cœur de la stratégie de développement














La maintenance aéronautique est un métier très consommateur de main d’œuvre qualifiée. L’emploi, et notamment le « sourcing » des candidats et la formation, sont donc au cœur de la stratégie de développement de l’entreprise depuis des années.



Dès 1990, la Sogerma s’est associée à l’université de Bordeaux pour créer l’Institut de Maintenance Aéronautique (IMA, devenu Evering en juin 2019), situé rue Marcel Issartier à proximité de l’usine de Mérignac et qui forme des spécialistes en maintenance jusqu’à bac +4.



L’entreprise est également partenaire de l’Aérocampus de Latresne, depuis sa création en 2011, qui lui dédie des promotions entières formées en alternance. Le nouveau hangar doit entraîner 200.000 heures de travail par an, ce qui a déjà amené Sabena Technics à recruter 200 nouveaux collaborateurs pour le site de Mérignac. Les prévisions sont les mêmes pour 2021.



Sabena mène parallèlement régulièrement des opérations de recrutement que Mérignac accompagne par la mise à disposition de locaux ou par sa communication, qui est un levier très puissant pour toucher des candidats.



En savoir plus sur www.youtube.com/watch?v=QRduoJPTCjY














Mérignac, capitale de la maintenance aéronautique










Le territoire a toujours accueilli des activités d’entretien et de maintenance aéronautique, du fait de la seule présence de l’aéroport. La Sncaso, la Sferma ou la Sogerma en ont été le meilleur exemple. Mais l’activité se développe et se concentre à Mérignac surtout depuis 2008 et la publication du livre blanc de la Défense.



La décision a en effet été prise de transférer la Simmad et ses 800 personnes de Brétigny-sur-Orge (91) à Mérignac. Ce transfert est devenu effectif en 2011 et a entraîné dès 2012 la création du salon international ADS Show, dont la dernière édition (2018), qui s'est tenue sur 3.500 m² à la ase aérienne 106, a attiré 120 exposants, plus de 5.000 visiteurs et plus de 1.000 rendez-vous d'affaires.



Depuis avril 2018, la DMAé (direction de la Maintenance Aéronautique), remplace la Simmad, mais reste cependant à Mérignac. La Dmaé, qui est à la tête d’un budget de 2 milliards d’euros, est le centre de décisions le plus important de la filière.



Du côté des acteurs privés, outre le développement de Sabena Technics, l’élément déterminant a été la décision de Dassault Aviation d’implanter le Dassault Falcon Services, qui assure la maintenance des avions Falcon, en bord de piste au nord de l’aéroport.














Et sur vos tablettes : Présentation de l’annuaire des entreprises 2020



La présentation de l’annuaire des entreprises 2020 aura lieu le mercredi 29 janvier à 19h00 au foyer du Pin Galant (34, avenue du maréchal de Lattre de Tassigny). Comme tous les ans depuis 2012, l’annuaire des entreprises est co-réalisé par le club des entreprises et l’observatoire économique de la ville.



Le document de 282 pages, qui propose une présentation économique du territoire et recense les 1.500 entreprises de Mérignac, est édité à 5.000 exemplaires. Il sera disponible dès jeudi à l’accueil de l’hôtel de ville et du club des entreprises.



En savoir plus sur le site www.club-entreprises-merignac.com























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