31/01/2018
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Arnaud Gaillard, à la Métropole, est le gestionnaire et un peu le roi de ces 100 hectares boisés répartis en 11 parcs. Il a des sujets partout : « des arbres d’accompagnement de voirie au bord des accès, le long des rues, dans les espaces verts, au bois du Burck et au Parc du Château surtout, sans oublier les vergers de Luchey, Bourran et I’Orée des deux villes... Nous sommes en cours de recensement, mais en 2007, on en avait déjà dénombré 20 000 » , se souvient l’agent.

Les arbres d’alignement plantés dans les années 1980 représentent à eux seuls 5 000 individus. « Dès qu’un alignement est créé ou qu’une voie est requalifiée, nous plantons ! Les jardiniers mettent en terre au moins 150 arbres par an. En 2013 : pour 137 arbres abattus, 400 ont été plantés. À Mérignac, les espaces sans arbres sont rarissimes. Même les résidences privées sont arborées. C’est une spécificité de la commune. »



Priorité à la biodiversité



Autre particularité mérignacaise : 4 arboristes-grimpeurs travaillent à temps plein pour entretenir le parc par des tailles sanitaires, la suppression de branches mortes, etc. À l’intérieur des parcelles, la gestion est raisonnée : « Nous intervenons pour retirer les arbres qui dépérissent, mais nous pouvons aussi laisser, au besoin, des souches qui constitueront des niches écologiques pour les insectes et les oiseaux cavernicoles », détaille Arnaud Gail- lard. Pour préserver le paysage, il arrive même que la Ville dépêche un débardeur à cheval, comme lorsqu’il a fallu retirer 88 arbres sur une parcelle au sol fragile, en face du lycée Daguin.

Au Parc du Château et dans le bois du Burck, les deux principaux boisements de la commune, un plan de gestion durable établit une priorité : l’arbre est roi, il faut le protéger. La Mairie n’a aucune hésitation quand il faut mettre des parcelles « en défens » - c’est-à-dire les clôturer - pour éviter les malencontreux piétinements. Dans ce programme conçu par des botanistes, une attention particulière est également portée aux jeunes pousses : « À proximité du Parc du Château, dans la garenne Molière, une trentaine de plants de chênes rem- placent une dizaine de peupliers vieillissants récemment abattus pour des raisons de sécurité. De cette manière, nous créons les conditions du renouvellement du parc arboré » , explique-t-on au service territorial « espaces verts, propreté, voirie » à la Métropole.

Même objectif dans une parcelle, le long de l’avenue de l’Yser et de la rue Baudelaire, où une garenne, cet hiver, a été nettoyée de son bois mort. Cette coupe a pu surprendre, elle était néanmoins nécessaire : les espaces dégagés laisseront passer la lumière et les arbres sains croîtront dans de meilleures conditions. Un équilibre naturel qui prévaudra aussi dans les deux nouveaux squares de Montesquieu (Jard) et d’Ornano (la Glacière) livrés au printemps 2018*...



Arbres remarquables à Bourran



En octobre, Mérignac a reçu, à l’occasion du Congrès national de l’arbre, le label « Ensemble Arboré Remarquable » décerné par l’association « A.R.B.R.E.S ».


Cette récompense distingue la richesse et la diversité de quelques arbres du parc de Bourran, en particulier les cyprès chauves, aux surprenantes excroissances racinaires aériennes, mais aussi les immenses cèdres de l’Himalaya et le calocèdre, également appelé cèdre blanc de Californie. Ces sujets, considérés comme un patrimoine naturel et culturel, vont faire l’objet d’un suivi particulier. Un panneau informatif portant le logo de l’association a été implanté sur le site.



* Ils compléteront les 5 espaces verts réalisés ou restructurés depuis 2014 : Square Robinson, Promenade des Rives du Peugue, Jardin médiéval de la Vieille Eglise, Jardin du relais des solidarités (Capeyron), Square de l'annexe du Puzzle. La municipalité plantera aussi des arbres lors de la création du parc de la Maison carré d'Arlac (2018) et de l'espace de liaison entre l'avenue Belle-France et la rue Jean-Moulin à Capeyron (2019).