15/01/2018
Min de lecture

L’exposition tend à montrer de quelle manière nous vivons ensemble et sous quelles formes se fait cohabitation humaine. Elle explore les frontières de la notion du “vivre ensemble”, influencées par différents types de structures (intérieures comme extérieures). La condition humaine est présentée dans ses différents états, des années 70 à nos jours.

Une condition humaine qui évolue à travers une période d'instabilité :




Le photographe Werner Mahler réalise sa série Bacheliers de 1977 à 2015. On y observe différents portraits de bacheliers. Les personnes photographiées ont été diplômées la même année que le frère du photographe. Mahler a photographié les mêmes personnes à 7 ans d’intervalles. Les visages se marquent, les vêtements se modifient, les lieux de vie également. On assiste à l'évolution d'une humanité confrontée à sa reconstruction.






Une répartition des hommes :



Sibylle Bergemann dans sa série P2 nous montre les habitations construites dans les années 70 à Berlin. En pleine guerre froide, le gouvernement berlinois a fait le choix de mettre sur pieds des “appartements types” construit à la chaîne à l’Est comme à l’Ouest. L’idée était de garantir l’égalité de toute une population détruite par la guerre. Symbole de l'évolution sociale, ces appartements nous montre la volonté de changement et de renouveau du pays.









Une société qui exclue et marginalise :



Stephanie Steinkopf investi les habitations berlinoises avec sa série Manhattan. On y voit des personnes habitants des maisons de la “rue de la jeunesse”, quartier dans lequel la photographe a elle-même habité. Construit dans les années 70 ce quartier est aujourd’hui un quartier délabré et abandonné, reflet de la précarité qui touche nombre d’habitants. La condition humaine est ici reflétée en marge de la société, dans une misère totale à seulement 40 km de Berlin. Ces photos incarnent l’échec de la réunification qui n’a pas su réparer toutes les blessures de la guerre, mais également la solidarité qui va permettre de rassembler les habitants de ce quartier.



Mila Teshaieva allie un regard à la fois sensible, réaliste et artistique. Entre le documentaire et à la frontière de la poésie, elle réalise la série “Promising water” en Asie Centrale. Elle photographie la colonisation des terres par de nombreux investisseurs et le déplacement de population locale au profit des richesses pétrolières du territoire. Sont confrontés à travers le regard de Mila Teshaieva la transmission des valeures locales incarnée par les habitants et la mutation du paysage transformé par les nouvelles valeurs de la mondialisation.




Tobias Kruse immortalise la ségrégation sociale incarnée par l’ancienne gare routière de Tel Aviv. On y voit travestis, prostituées, drogués, réfugiés, tous les habitants en marge de la société sont réunis dans un même endroit, à l’écart d’une société incapable de les intégrer. Tobias Kruse immortalise une fracture sociale bien réelle où l'humanité, à bout de souffle, s'éteint.









Une confrontation à la réalité :

Harold Hauswald, photographe de rue renommé de l’agence, expose sa série Expulsion dans la Mainzer Strabe. On y voit l’expulsion de squatteurs par des policiers. Une confrontation entre anarchistes et représentants des forces de l’ordre explose au sein de ces photos : la violence des gestes reflète ici la tension présente à Berlin dans les années 90. Une volonté de pacifisme et la difficulté de stabiliser des populations opprimées depuis des années.




Thomas Meyer fait le choix du témoignage. Il réalise sa série Inside Stasi où l’on découvre les méthodes de travail des services secrets allemands. Il agit comme marqueurs de l’histoire, révélant les techniques de surveillance et de torture utilisées il y a moins de 30 ans par la Stasi. On cherche ainsi à rendre accessible cette mémoire de la dictature et à faire le deuil de l’oppression.








Une humanité connectée:

Heinrich Holtgreve se penche sur le fonctionnement d’internet. Il démarre sa série en 2012 après la découverte d’une carte présentant tous les câbles internet sous-marins. L’idée était de montrer comment les structures abstraites influencent la vie des populations. On assiste à tout le parcours traversé par les données. C’est une réelle symbolisation d’Internet qui passe également par le corps humain. Le photographe mêle des images de câbles et de noeuds internet avec des images de corps humain. Il fait le parallèle entre l’anatomie humaine, souvent géométrique avec les différentes matières et formes qui composent le réseau.













Plus d'informations :



Directement sur le site de la ville de Mérignac



Ouvrir le site