08/03/2019
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Même si de nombreux acteurs économiques étaient déjà présents à Mérignac (aéroport, Dassault Aviation, Cassous, Cofinoga, Carrefour, Sarget (devenu Mylan aujourd’hui), etc.), la ville acquiert un nouveau statut. De 1975 à 2015, la population de Mérignac passe de 50.000 à 69.000 habitants (+ 40%). Le nombre d’emplois double sur la même période.








Sur le plan économique, les principaux axes à retenir de l’ « ère Sainte-Marie » sont tout d’abord le renforcement de la zone commerciale (inauguration du centre commercial Mérignac Soleil en 1987, étendu en 2014 , Chemin Long en 1991), puis la constitution et le renforcement des grandes filières économiques, notamment du tourisme d’affaires (la plupart des hôtels de la zone sortent de terre au cours des mandats) et des services financiers (les trois plus grands acteurs - Laser-Cofinoga, Filhet-Allard et BPCE - s’implantent et se développent au cours de cette période.



La filière aéronautique doit faire l’objet d’une mention spéciale avec le développement commercial de l’aéroport dont le trafic est multiplié par 10 en 40 ans, mais aussi et surtout la création de Bordeaux-Technowest, le sauvetage de la Sogerma, la première version de l’Aéroparc, le transfert de la Simmad, le lancement d’UAV Show, l’implantation de Thales, etc. La filière emploie 10.000 personnes à Mérignac en 2014, dont 3.000 militaires, et 13.000 aujourd’hui avec l’arrivée de Thales.



En termes de paysage économique, la magistrature Sainte-Marie est également marquée par la multiplication des zones d’activité, de Cadéra (1980), à Vert Castel (2011), l’urbanisation du quartier autour de l’aéroport et l’apparition des grands immeubles tertiaires (Greenwich, Pelus Plaza, Coté Ouest, Le Pôle, etc.). Sur le plan des transports enfin, outre l’achèvement de la rocade ouest, des avenues René Cassin et Roland Garros, le mandat est dominé par l’arrivée du tram A (10 stations à Mérignac) en 2008, puis par son extension en direction du Haillan en 2014.



Il faut aussi rappeler que Michel Sainte-Marie a été député de la 6ème circonscription, membre de la commission de la défense de 1972 à 2012, ce qui a contribué à flécher vers Mérignac des investissements publics et des centres de décisions militaires, notamment dans le cadre du livre blanc de la défense de 2008. Mérignac était une ville de garnison. Elle est devenue ville d’état-major.
















La création du parc club de Cadéra (1980)



Historiquement, les activités tertiaires étaient concentrées dans Bordeaux intra-muros. C’est à Mérignac que se développe le premier parc d’activités tertiaires de périphérie. L’industriel Paul Perrinet, propriétaire de terrains acquis auprès de la famille Margnez, obtient la modification du POS au début du mandat de Michel Sainte-Marie.



Ces terrains étant désormais classés en zone d’activité, il lance l’opération du parc club Cadéra (Centre d’Activités Diversifiées de l’Echangeur Rocade Aéroport), dont l’idée lui est venue à la suite d’un voyage aux Etats-Unis dans les années 60 en compagnie de l’architecte-urbaniste Michel Pétuaud-Létang, encore étudiant à l’époque, mais qui sera l’un des acteurs majeurs du développement du quartier de l’aéroport.



La recette repose sur quelques principes simples : la règle des trois-tiers (1/3 de bâti, 1/3 de voirie, et notamment de parking, et 1/3 d’espaces verts), des bâtiments indépendants de 800 m², intelligents et écologiques, une construction « en blanc », la proximité d’un aéroport et d’une voie rapide.



La création de Cadéra en 1980 est une petite révolution. Avant cette date, Mérignac ne comptait en effet que deux zones d’activité, la zone du phare et celle de l’hippodrome, toutes deux créées dans les années soixante. Un an plus tard, plus d’une trentaine d’entreprises y sont implantées.



L’opération, qui prend valeur de modèle par son succès, est financée par la Banque Privée de Gestion Financière (BPGF). C’est une vraie manne (taxe foncière, taxe professionnelle) pour la commune qui marque le début d’une très forte dynamique dans la périphérie de Bordeaux.












L’ouverture de Mérignac Soleil (1987)







Le 8 septembre 1987, 18 ans après l’hypermarché Carrefour, Michel Sainte-Marie inaugure le centre commercial Mérignac Soleil, réplique de Créteil Soleil (1978), qui s’étend à l’époque sur 53.000 m² de surface de plancher. Il est composé à l’ouverture de l’hypermarché Carrefour et d’une centaine de boutiques. Le centre propose également 4.000 places de parking et emploie 950 personnes.







L’opération est le fruit d’un partenariat entre Sogara, propriétaire et exploitant de l’hypermarché Carrefour, cinquième établissement de l’enseigne à l’époque, les Nouvelles Galeries, propriétaires des terrains voisins et promoteurs de l’opération, et la Ségécé (qui deviendra Klépierre), à qui les deux groupes ont confié la conception, la construction puis la commercialisation et l’animation du centre.



La Ségécé réfléchit ensuite, dès le début des années 2000, à une extension du centre. Un premier projet est rejeté par les riverains en 2006. Un deuxième est validé en 2011 et se concrétise par une extension de 6.000 m² de surface commerciale (une trentaine de boutiques) et la réalisation de deux parkings en silo, pour un investissement total de 65 millions d’euros.



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De la fermeture de la Sogerma à l’Aéroparc (2006)



Le 12 mai 2006, le conseil d’administration d’EADS réuni à Amsterdam, dont le groupe Lagardère et l’Etat sont actionnaires, annonce la fermeture de la Sogerma, très endettée et très fortement déficitaire. Les 1.050 emplois de Mérignac doivent être supprimés et près de 4.000 emplois liés à la sous-traitance sont directement menacés.



Le « feuilleton Sogerma » dure plusieurs semaines et son retentissement est national. Le sujet est régulièrement évoqué dans les journaux télévisés et Michel Sainte-Marie est l’invité de la matinale de Jean-Michel Apathie sur RTL le 18 mai. Dominique de Villepin, alors premier ministre, se rend à Mérignac le 23 mai. L’Union Sacrée se fait sur le dossier, autour de Michel Sainte-Marie, qui « sonne le tocsin ».



Le coeur du métier de la Sogerma, la maintenance aéronautique, est finalement cédé à Sabena Technics, rachetée en 2005 par le groupe TAT, qui annonce le 27 septembre 2006 le maintien de 686 emplois sur site. Sur ces 686 emplois, 517 sont directement repris par TAT pour la maintenance civile et militaire et 171 resteront à la Sogerma (EADS), pour la fabrication de la voilure ATR. Les autres salariés bénéficient d’un reclassement au sein du groupe ou d’un traitement social avantageux.



Sur le temps long, l’affaire Sogerma apparaît comme un électro-choc qui sert d’accélérateur au renforcement de la filière aéronautique et notamment de la maintenance en condition opérationnelle (MCO). Dès 2003, Bordeaux Technowest s’était recentrée sur la filière, à la faveur d’un rapprochement avec le Technoparc de Saint-Laurent-du-Québec. L’association de préfiguration de l’Aéroparc est ensuite lancée en 2006. Le CSFA, puis la Simmad s’implanteront ensuite dans la BA 106 en 2008, puis en 2011.



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Thales viendra à Mérignac (2013)







En 1975, deux usines de Thomson-CSF (rebaptisé Thales en 2000) ouvrent leurs portes dans l’agglomération bordelaise, la première au Haillan, consacrée à l’avionique générale, la seconde à Pessac, spécialisée dans les radars. Le site de Pessac, dont Thales est propriétaire, augmente sa surface d’un tiers en 2002.



Au début des années 2010, chacun des deux sites emploie 1.000 salariés environ, mais le groupe considère que les usines sont désormais vétustes et examine la possibilité d’une réorganisation. C’est en avril 2013 que Jean-Bernard Lévy, le PDG de Thales, annonce aux salariés la décision du regroupement à Mérignac sur un terrain de 15 hectares situé en face de l’usine Dassault Aviation.








L’investissement de Thales dans ce projet est de 220 millions d’euros, le plus gros investissement privé dans l’agglomération bordelaise depuis une quarantaine d’années (Ford à Blanquefort en 1971). En parallèle, la CUB décide de construire une nouvelle voie de 1,5 km pour desservir le campus, tandis que Dassault Aviation fait construire une usine de maintenance hyper-moderne pour ses Falcon.



En avril 2014, Michel Matthieu, le PDG des activités avioniques, annonce sa décision de transférer de Meudon à Mérignac la plus grosse partie du centre de recherche et de développement, puis le siège mondial de Thales Avionique. La première pierre du futur campus est posée le 10 avril 2015.



Le campus, dessiné par Jean-Philippe Le Covec, se compose de 60.000 mètres carrés de surface de plancher (9 bâtiments) réalisés en 18 mois par le promoteur toulousain GA, qui utilise la méthode BIM (building intelligence modeling). L’ensemble est livré en octobre 2016 et accueille actuellement près de 2.800 emplois.







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Les dates-clés de la magistrature Sainte-Marie :





  • 1976 : Mise en service de la rocade à Mérignac


  • 1980 : Création de la zone d’activité de Cadera


  • 1980 : Implantation de l’usine Airborne (20.000 m²)


  • 1985 : Implantation de Laser-Cofinoga avenue Kennedy


  • 1986 : Mise en service de l’avenue René Cassin sur 2,7 km


  • 1987 : Ouverture du centre commercial Mérignac Soleil


  • 1988 : Création du club des entreprises


  • 1989 : Création de Bordeaux Technowest


  • 1989 : Aménagement des parcs de Pelus et d’Innolin


  • 1991 : Zone de Chemin Long


  • 1991 : Premier bâtiment de Filhet-Allard


  • 1991 : Ouverture de l’hôtel Mercure Aéroport, dessiné par M. Pétuaud-Létang


  • 1992 : Implantation de Médecins Sans Frontières Logistique


  • 1992 : Création de l’Institut de Maintenance Aéronautique


  • 1996 : Création d’AT Internet


  • 1996 : Inauguration du hall B de l’aéroport (15.000 m²), dessiné par Paul Andreu


  • 1999 : Rachat par l’ENITA à l’armée des 23 hectares du Château Luchey-Halde (premier millésime en 2002)


  • 1999 : Création de Cdiscount


  • 2000 : Implantation à Arlac du campus Océania de Bouygues Telecom


  • 2001 : Implantation du siège national de Cultura avenue de Magudas


  • 2002 : Transfert du magasin Décathlon au domaine de Pelus


  • 2003 : Dassault Aviation inaugure le hangar Charles Lindbergh (25.000 m²), dédié à l’assemblage des avions Falcon


  • 2005 : Inauguration du nouveau hall A de l’aéroport et de la jetée ibérique


  • 2006 : Crise de la Sogerma et lancement de l’Aéroparc


  • 2007 : Implantation de BPCE Assurances (qui deviendra Natixis)


  • 2008 : Implantation du Commandement au Soutien des Forces Armées (CSFA) dans la BA 106


  • 2008 : Mise en service de la ligne A du tram à Mérignac (10 stations)


  • 2008 : Livraison des immeubles tertiaire Pelus-Plaza, Greenwich et Côté Ouest


  • 2009 : Prolongement de l’avenue Roland Garros au nord (VDO) sur 2,5 km


  • 2010 : Célébration du centenaire de l’aéronautique à


  • 2010 : Inauguration du Terminal Billi


  • 2010 : Première édition du salon UAV Show
  • 2011 : Implantation de la Simmad dans la BA 106
  • 2011 : Lancement de Vert Castel
  • 2013 : Transfert de la clinique du sport au sein de l’Europôle Santé sortie

    12
  • 2013 :

    Annonce du regroupement à Mérignac des sites Thales
  • 2014 :

    Livraison de l’extension de Mérignac Soleil
  • 2014 :

    Création de l’office de tourisme numérique Mérignac Capitale Economique,

    dédié à l’accompagnement du tourisme d’affaires