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Travaux de renouvellement du forage d'irrigation du parc du Vivier. Lire toutes les informations
« Mourir ailleurs plutôt que
rester dans cette situation », Thomas 22 ans, originaire de
Guinée
C'est devant un public
attentif que Thomas, originaire de Guinée se présente comme un
rescapé de sa traversée en mer et de la persécution dont il a été
victime dans son pays. Il y a un peu plus d'un an, il entamait un
périple pour fuir les dangers auxquels il était confronté.
Sans
destination finale, il a fui passant par le Mali, le Burkina Faso, la
Libye avant de traverser la Méditerranée à bord d'un bateau
pneumatique. Sauvé par le bateau Aquarius, le bateau citoyen de
sauvetage, Thomas fait sourire les collégiens en disant que pour
lui le vendredi 13 mai est un jour porte-bonheur, c'est le jour de
son arrivée dans l'Union Européenne.
Étudiant en tourisme dans son
pays et parlant français, c'est naturellement qu'il s'est dirigé
vers la France. Depuis juin, il est arrivé à Bordeaux et ne
supportant pas l'inactivité, il est bénévole à la Banque
Alimentaire. Demandeur d'asile, il espère par la suite pouvoir
reprendre ses études.
Émus par son récit, les collégiens
n'hésitent pas à le questionner sur les conditions de sa traversée
et le choix du pays. Nombreux sont ceux à prendre conscience des
risques encourus par le jeune Guinéen pour quitter son pays.
« J'ai échappé
à la mort dans le désert, en mer, pourquoi chercher une situation
où je me mettrais encore en danger ? », Badour, 26 ans,
originaire du Soudan
C'est par une petite
chanson et quelques tapes dans les mains que Badour, natif du Darfour
(région montagneuse du Soudan) réchauffe l'assistance après le
témoignage de Thomas. Il exprime d'abord sa gratitude et son émotion
d'être ici.
Dans un pays où plus de
500 groupes ethniques cohabitent et où l'arabe est la langue
officielle, certaines tribus sont en rébellion contre le
gouvernement au pouvoir. Badour a été marginalisé pendant ses
études mais également attaqué par la milice dans sa salle de
classe, pour preuve, il montre ses doigts abîmés au public.
Sa
jeunesse au Soudan a été marquée par les passages en prison ainsi
que la torture. Constamment contrôlé par le gouvernement, Badour a
choisi de quitter ses terres, direction la Libye. Il a d'abord été
sauvé et accueilli en Sicile. Après trois tentatives infructueuses,
la quatrième fut la bonne pour rejoindre la France. Passé par
Calais et ses conditions très difficiles, Badour a fait le choix de
rester en France : « J'ai échappé à la mort dans le
désert, en mer, pourquoi chercher une situation où je me mettrais
encore en danger ? » Ayant obtenu le statut de réfugié,
Badour suit aujourd'hui une formation dans le nettoyage et le
commerce industriel.
Professeur dans son pays,
le jeune soudanais est touché de se retrouver en classe avec les
collégiens de l'établissement Jules Ferry.
Si ces témoignages sont
possibles, c'est parce que tous ces réfugiés bénéficient de
l'aide de l'association AREVE. Son président, Philippe Mora présent
lui aussi à la rencontre explique la signification de cette
association : association
d'accueil des réfugiés en Val d'Eyre. Elle a pour objectif de venir
en aide aux réfugiés en recensant les offres de logement, en
proposant un apprentissage du français, un accompagnement dans les
démarches administratives mais aussi quotidiennes.
Pour son
président, l'accueil de réfugiés permet de rencontrer des gens
extraordinaires, d'une force incroyable. Pour les familles d'accueil
(45 au total), ce réseau est aussi l'occasion de nouer des liens et
de partager des conseils. Pour Philippe Mora, « on se découvre
en allant vers les autres ». L'association permet à toutes ces
personnes qui ont vécu des situations difficiles d'avancer dans leur
vie, d'être soutenues et de retrouver une vie quotidienne.
En adéquation avec le programme d'histoire mais également d'éducation
civique, la conférence du jour est un challenge pour son
organisatrice, Florence Georges, professeur d'histoire-géographie.
En effet ce thème n'est généralement pas abordé avec un public
aussi jeune.
Les
collégiens ont exprimé leurs remerciements aux différents
intervenants venus partager leurs expériences, aussi difficiles
soient-elles à raconter.
Pour aller plus loin :
Association AREVE :
Hôtel
de Ville - Place
11 novembre, 33380
MIOS
Mail : Areve33@orange.fr