26/01/2021
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La lettre d’information économique fête son dixième anniversaire au cours de ce mois de janvier et son 400ème numéro en février. Ce double anniversaire est l’occasion de revenir sur une décennie de développements qui aura vu l’évolution des structures économiques de Mérignac et qui aura été marquée par des événements majeurs.

Après un premier numéro consacré au dix grandes tendances économiques de la dernière décennie, l’édition de cette semaine s’intéresse aux dix événements majeurs de la période 2011-2020.

Mérignac Economie - La lettre d'information économique de Mérignac

La montée en puissance de l’aéroport

La croissance du trafic aéroportuaire, qui passe de 4,1 à 7,7 millions de passagers entre 2011 et 2019, avant de retomber à 2,3 millions en 2020, rythme l’actualité économique de la dernière décennie. Chaque année, l’aéroport bat ainsi son record de l’année précédente, avec deux millésimes exceptionnels en 2011 et 2019 (progressions respectives de 12,3 et 13,2%).

Au cours de cette période, le trafic est dopé par la croissance mondiale, mais l’aéroport engage parallèlement, sous l’impulsion déterminante de Pascal Personne, une mutation importante en s’ouvrant dès 2010 aux compagnies low-cost et à l’internationalisation avec l’inauguration en juin du terminal Billi (pour Bordeaux Illico).

Les vols domestiques et Air France, pour qui le hall B (1996) avait été spécialement dessiné par Paul Andreu, représentent à cette date plus des deux tiers du trafic et les vols à destination de la capitale (Orly et Roissy) totalisent plus d’1,5 millions de passagers par an.

La LGV n’est finalement mise en place qu’en juillet 2017, mais la mutation est engagée et s’accentue chaque année, avec une augmentation globale du trafic, due pour l’essentiel à l’ouverture régulière de nouvelles lignes low cost et à la montée en puissance d’easyjet (qui dépasse Air France et devient la première compagnie de l’aéroport en 2018), de Ryanair, de Volotea, chacune implantant une base régionale en 2018.

En moyenne quotidienne lissée, le trafic passe de 11.200 à 21.100 passagers par jour, avec des pointes à 30.000 fin juin, et ce développement a évidemment un effet d’entrainement fort sur l’écosystème. Au cours de la décennie, le pôle hôtelier et le marché de l’immobilier d’entreprise se développent et le quartier se transforme en profondeur.

En parallèle, le projet d’extension du tram se concrétise à partir de 2014, ce qui est un vrai changement de doctrine pour la CUB, puisque l’agglomération avait systématiquement privilégié la desserte des quartiers d’habitation jusqu’à cette date. Les travaux démarrent en juin 2019 pour une mise en service en septembre 2022. Trois stations seront créées entre la rocade et l’aérogare. L’investissement global est estimé à plus de 90 millions d’euros.

La crise du Covid et la suppression de la Navette d’Air France rebat les cartes. Avec 2,3 millions de passagers, le trafic revient 30 ans en arrière. Il est aujourd’hui impossible de prédire les conditions et le calendrier de la reprise du trafic. Aucun des grands projets n’est cependant pour l’instant abandonné.

Mérignac Economie - La lettre d'information économique de Mérignac

La décennie Dassault Aviation

Pour mémoire, Marcel Bloch avait acheté plusieurs dizaines d’hectares à Mérignac à son retour de Buchenwald, au nord de l’actuel aéroport (qui avait été complètement détruit par les bombardements alliés). Et c’est en 1950 que l’entreprise décide de transférer son site de Talence pour répondre aux commandes de l’armée de l’air.

Avec 1.400 collaborateurs, Dassault Aviation est aujourd’hui le troisième employeur privé de Mérignac. Son campus s’étend sur 42 hectares et compte 7 bâtiments, dont certains bénéficient d’un accès direct aux pistes de l’aéroport. Le site est historiquement spécialisé dans l’assemblage des avions et a livré près de 8.000 appareils civils et militaires depuis sa création (les équipes de Dassault parlent en interne d’usine « livrancière »). Son effet d’entrainement sur l’économie est considérable, puisque Dassault travaille avec plusieurs centaines de sous-traitants locaux.

Pour l’heure, Dassault Aviation vient de connaître une décennie très dense, marquée notamment par plusieurs contrats (dont 4 à l’export) du Rafale, l’implantation de Thales, dont elle est l’actionnaire industriel de référence, plusieurs nouveaux modèles de Falcon, l’implantation du DFS et le début des travaux d’extension de son campus.

Le Rafale est opérationnel au sein de l’armée française et est commercialisé depuis le milieu des années 2000. Mais malgré ses performances, l’avion peine à se vendre à l’export. Les négociations s’accélèrent au début des années 2010 et trois contrats sont finalement signés en 2015 avec l’Egypte (24 appareils), l’Inde (36 appareils) et le Qatar (24 appareils). Un quatrième contrat pour 18 appareils est signé avec la Grèce en septembre 2020. Chaque contrat représente plusieurs milliards d’euros, comporte des options supplémentaires et garantit le fonctionnement des usines pour plusieurs années.

L’implantation de Thales (voir ci-dessous) est également à mettre au crédit de Dassault Aviation puisque les deux entreprises sont des partenaires industriels depuis des décennies (Thales fournit par exemple les radars du Rafale). Dassault Aviation détient 24,7% du capital de Thales depuis 2009 (premier actionnaire privé derrière l’Etat) et surtout le campus a été construit sur des terrains appartenant à la famille Dassault.

Sur le plan immobilier enfin, cette période est marquée par l’extension du campus et la construction d’un nouveau bâtiment de 26.000 m² sur quatre niveaux, qui doit accueillir des bureaux d’études actuellement localisés au siège de Saint-Cloud. Le nouveau bâtiment prévoit 1.500 postes de travail. Sa livraison est prévue à la fin du premier semestre 2021. Sa construction représente un investissement de 60 millions d’euros.

L’aviation d’affaires représente 75% du chiffre d’affaires de Dassault Aviation (un peu plus de 5 milliards d’euros). Dassault livre un peu plus de 40 Falcon bon an mal an et la décennie est marquée par la présentation en juin 2015 du Falcon 5 X, présenté à l’époque par Dassault Aviation comme le plus gros investissement de son histoire (1 milliard d’euros), l’inauguration un an plus tard du Dassault Falcon Service, centre de maintenance situé en bord de piste pour les avions d’affaires, ou la présentation du Falcon 6 X en décembre 2020.

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Le campus de Thales, le plus gros investissement sur la métropole depuis 40 ans

L’aventure de Thales (Thomson CSF jusqu’en 2000) dans la métropole bordelaise commence en 1975, avec l’inauguration de deux usines, à Pessac spécialisée dans les radars, et au Haillan, spécialisée dans l’avionique générale. À cette date, Thomson CSF fait déjà le choix d’une installation à proximité du campus de Dassault Aviation à Mérignac, dont elle est déjà un partenaire important. Dassault Aviation rentrera d’ailleurs en 2009 dans le capital de Thales, après son rachat des parts d’Alcatel-Lucent, pour devenir son actionnaire industriel de référence.

C’est au début des années 2010 que l’entreprise décide de regrouper ses deux sites et de se doter d’un campus ultra moderne. Plusieurs options sont examinées dans un rayon restreint. Le choix se porte finalement sur un terrain de 16 hectares, propriété de la famille Dassault, situé face au campus de Dassault Aviation et à quelques centaines de mètres seulement du site du Haillan.

La décision de regroupement est annoncée par Jean-Bernard Lévy, PDG de Thales, en avril 2013. Le permis de construire est obtenu en juin 2014, avant la pose de la première pierre en avril 2015 et la livraison du campus en septembre 2016, immédiatement classé secret défense. En parallèle, la CUB décide de dévier l’avenue Marcel Dassault pour permettre la desserte du site.

Thales investit 220 millions d’euros dans le projet. C’est l’investissement le plus lourd enregistré sur la métropole depuis 40 ans et l’implantation de Ford à Blanquefort. Sur le plan de la construction, le chantier est une prouesse. Les 9 bâtiments (60.000 m² de surface de plancher), sont construits en seulement 18 mois par le promoteur toulousain GA, qui utilise notamment la méthode BIM (Building Information Modeling), ce qui permet également au projet d’être élu meilleur projet BIM de l’année 2016, niveau mondial, toutes catégories confondues aux Tekla Global BIM Awards,

Sur la partie construction, le projet mobilise 25 entreprises sous-traitantes et jusqu’à 300 personnes lors des pics de construction.

En termes d’aménagement et d’organisation des espaces de travail, le projet est très futuriste. L’architecte Jean-Philippe Le Covec a imaginé, à l’entrée du site, un immeuble entier dévolu à l’accueil et aux services avec un restaurant d’entreprise, un business center, les bureaux du comité d’entreprise, une conciergerie, un showroom ainsi que de nombreuses salles de réunions. Surtout, les sept bâtiments de bureaux sont reliés par un « boulevard technologique », véritable rue intérieure destinée à favoriser la circulation et l’échange entre les salariés. Les rez-de-chaussée sont dédiés aux espaces de production et d’intégration finale. À l’étage, les plateaux sont aménagés en open space, sans bureau fermé, et avec de nombreux espaces de coopération

L’impact économique du projet est très important. Thales devient de fait immédiatement le premier employeur privé de Mérignac et son implantation en face de Dassault Aviation renforce la position aéronautique de la ville en portant le poids total de la filière à 15.000 emplois.

Quelques mois plus tard, Patrice Caine, PDG de Thales, sera désigné « Mérignacais de l’année » par Alain Anziani.

Mérignac Economie - La lettre d'information économique de Mérignac

L’extension de Mérignac Soleil et la mutation de la zone commerciale

Si Mérignac Soleil est aujourd’hui, avec Bordeaux-lac, la première zone commerciale de la métropole, son apparition dans le paysage économique et urbanistique est très récente. L’avenue Kennedy, qui longe la zone, ne date que de 1957. L’hypermarché Carrefour a ensuite été inauguré en 1969, puis la galerie commerciale en 1987.

L’idée d’une extension du centre remonte au milieu des années 2000 (CDEC obtenue en juin 2006), mais le premier projet, qui prévoyait notamment la réalisation de parkings en sous-sol et sur le toit de la galerie, est finalement abandonné. Le sous-sol ne permet pas en effet la réalisation des parkings et le projet de stationnement sur le toit se heurte à l’opposition des riverains.

Un second projet, plus ambitieux, est présenté à la ville, dans la foulée. Pour la Ségécé, propriétaire du centre, Mérignac Soleil sera alors loin devant Bordeaux-lac en termes de poids commercial. L’investissement est estimé à 70 millions d’euros, ce qui est à l’époque un montant historique pour Mérignac.

Concrètement, les travaux s’étalent sur cinq années de 2011 à 2015 et consistent en une extension de la galerie sur 6.000 m² de surfaces commerciales supplémentaires, 30 nouvelles boutiques, la plantation de 350 arbres, 15.000 m² d’espaces verts et deux nouveaux parkings en silo. En termes économiques, l’extension créée 200 nouveaux emplois et entre 30 et 40 millions d’euros de chiffres d’affaires supplémentaires.

La galerie étendue est inaugurée par Alain Anziani en avril 2014. Les nouvelles enseignes (Zara, H&M, Mango) modernisent considérablement l’offre commerciale et permettent d’attirer une nouvelle clientèle. En 2015, première année complète d’exploitation depuis 2010, le nouveau centre accueille plus de 7 millions de visiteurs (10 fois la population de la métropole), ce qui en fait la première polarité de la ville, largement devant l’aéroport.

Mais l’extension de Mérignac Soleil ne fait que préfigurer l’évolution d’un futur nouveau quartier, puisque toute la zone autour du centre commercial va se transformer dans les années à venir. La Communauté Urbaine et la Ville de Mérignac ont en effet décidé d’inclure cette zone dans le périmètre des 50.000 logements et donc d’y introduire progressivement du logement, des services, des espaces publics, des transports collectifs et des commerces de proximité.

C’est aussi à cette époque que Michel Sainte-Marie relance l’idée d’une desserte de l’aéroport, notamment par le biais d’un téléphérique urbain (le projet d’extension du tram sera finalement voté par la métropole en avril 2016).

C’est également à cette date que Fiat décide de transférer sa concession historique vers l’avenue du Chut et que Castorama obtient une CDAC pour déplacer son magasin. Pichet rachète le foncier de Fiat et AqPrim remporte le concours pour développer un programme de logements en lieu et place de l’enseigne de bricolage. Alinéa libère à son tour l’emprise de son magasin historique en 2018. La mutation est lancée.

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Vert Castel, le parc d’activités éco-durable

Le développement et la commercialisation de Vert Castel ont été un exemple de développement économique. Aménagé en deux tranches sur une emprise foncière de 30 hectares, avec des contraintes environnementales très fortes, sa commercialisation a été un succès immédiat.

C’est en mai 2011 que Progefim, filiale du groupe Cassous, inaugure, en présence de Michel Sainte-Marie, le futur parc d’activités de Vert Castel, situé entre l’Aéroparc et la zone du Phare, à deux kilomètres à peine de l’aéroport.

Le parc est la première illustration concrète du plan guide de l’Aéroparc voté par la CUB en février 2008. Le paysagement du site est très qualitatif, avec des espèces locales qui nécessitent très peu d’entretien. Le système pluvial s’appuie sur un système de noues relié à un bassin de rétention planté de vivaces.

L’éclairage public (mobilier en bois et LED) est par ailleurs assuré par un système innovant de détection de présence paramétrable qui permettra notamment des économies dans la consommation et l’entretien.

Le règlement de lotissement est également très exigeant en matière de prescriptions architecturales. D’une manière générale, Progefim décide de mettre en œuvre un règlement spécifique pour la construction des bâtiments, nettement plus contraignant que le PLU, dans le but de garantir la cohérence architecturale et paysagère du parc.

Sur le plan immobilier, Vert Castel prévoit 14 lots de 3.000 à 6.500 m² pour une surface totale du lotissement de 113.000 m².

De fait, sa commercialisation est extrêmement rapide, malgré les retards dues aux multiples occupations illicites. Fin 2015, une cinquantaine d’entreprises sont déjà implantées pour une surface de plancher développée de 29.500 m², ce qui représente aussi 400 emplois et un investissement consolidé estimé à 17 millions d’euros.

Dès 2017, Progefim, lance donc Vert Castel 2, en reprenant les mêmes critères d’aménagement et de commercialisation sur une superficie deux fois plus importante (20 hectares).

Le programme propose 30 lots de 2.000 à 25.000 m² pour 80.000 m² de surface de plancher à développer, à comparer avec les 18 hectares et les 60.000 m² de surface de plancher du campus de Thales. Les entreprises ciblées sont les mêmes que pour la première tranche. Tous les prospects sont examinés par Progefim, la ville de Mérignac et Bordeaux Métropole.

Là-encore, la démarche environnementale est exemplaire. Plus de 28 hectares de pins ont été défrichés, mais 40 hectares de forêt, dont 15 hectares de feuillus matures, ont été replantés pour les zones de repos et de reproduction de la faune. Les deux tranches proposent 2,5 hectares d’espaces verts et de détente aménagés, 4 kilomètres de circulation douce, 2,5 kilomètres de noues végétalisées et 7.000 m² de zones humides récréées.

À fin 2020, Progefim affiche, pour la deuxième tranche du parc, un bilan provisoire de 37.000 m² développés, un investissement consolidé des entreprises de 21 millions d’euros et 400 nouveaux emplois.

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Le village Décathlon : excellence sportive et développement économique

Avec une surface de 27 hectares et 2 millions de visiteurs en 2019, Décathlon Village est, après la zone commerciale et l’aéroport, la troisième polarité de Mérignac et probablement la première destination de la métropole pour le sport et les loisirs. A titre de comparaison, la Cité du vin a accueilli 450.000 visiteurs la même année.

Le concept nait en 2002 avec la relocalisation du magasin Décathlon, situé à l’époque dans le bâtiment de l’actuel magasin Darty (1, rue Jacques Anquetil), dans la zone de Mérignac Soleil. Le restaurant Terracotta est créé la même année.

Deux ans plus tard, le site se renforce avec l’ouverture du centre de remise en forme Aqualigne et le transfert de la nouvelle jardinerie Truffaut sur 8.000 m² de surface commerciale.

L’offre sportive s’enrichit en 2006 avec l’implantation du parcours d’accrobranche Tepacap et du Golf de Pelus (qui devient Golf Park en 2012). En 2007, le magasin Décathlon s’agrandit pour atteindre une surface de vente de 8.000 m² et devient, en surface et en chiffre d’affaires, le plus grand magasin de l’enseigne dans le Sud- Ouest.

La décennie 2011-2020 est celle du développement. Le complexe de futsal Ginga Foot rejoint le village en 2012, puis les restaurants Le Rocher des Pirates en 2014 (devenu l’Escale des Pirates en 2015) et « La Pataterie » (devenu depuis Burger et Saveurs) en 2015. Après plusieurs dénominations (Parc La Forme, Village La Forme, village Oxylane de 2008 à 2014), le site prend son nom définitif de Village Décathlon en 2015.

Huit nouveaux projets (dont six positionnés « sport/loisirs/ bien-être » : une salle d’escalade, un complexe de Padel, un espace de trampoline, une soufflerie géante, un SPA et un centre de santé) sont lancés en 2016 pour un total de 50 millions d’euros d’investissements, 20.000 m² de surface de plancher, 700 emplois et 130.000 visiteurs supplémentaires par an.

Certains des projets sont particulièrement ambitieux. Climb Up fait ainsi construire sur 2.200 m² la plus grande salle d’escalade de France. Le Royaume des sens (qui changera de propriétaire dans les prochaines semaines) est lui aussi le plus grand SPA urbain de France sur 1.600 m², avec le bien-être et la détente comme fil conducteur.

Le projet de soufflerie géante Full Fly fait lui aussi partie des projets très innovants puisque le bâtiment de 1.475 m² doit accueillir un simulateur de chute libre et des postes de simulateurs de vol. Sur le plan immobilier, le projet est très technique, puisque le bâtiment accueillera 4 moteurs de 11 tonnes chacun capables de souffler de l’air à 300 km/h. Full Fly devrait ouvrir au public fin 2021.

Un complexe de trampoline et un centre médical complètent la panoplie.

En 2018, le village accueille deux ensembles d’immeubles tertiaires haut de gamme, avec le nouveau siège national de Cultura, dimensionné pour 400 collaborateurs, et le complexe Links Park développé par Altaé et qui accueille 400 autres collaborateurs (une direction d’EDF et le bureau d’études Verdi).

En 2019 enfin, l’accrobranche Tepacap double sa surface.

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L’Europôle Santé : excellence médicale et développement économique

L’Europôle est le pendant pour la santé du village Décathlon pour le sport.

Créée en 1995 au cœur de Capeyron par plusieurs chirurgiens, la clinique du sport se distingue dès ses premières années comme un des premiers centres nationaux pour la chirurgie orthopédique, la médecine et la cardiologie du sport. Son développement rapide amène très vite ses dirigeants à étudier sa relocalisation.

C’est ainsi qu’ils achètent dès 2005 plusieurs hectares de terrain dans le lotissement de l’Hermitage, à proximité de la sortie 12, et inaugurent en janvier 2010 un premier centre de consultations, qui associe une quarantaine de médecins, un plateau d'imagerie et un laboratoire d'analyses médicales sur 5.000 m² de surface. Un parking de 170 places est également créé.

La clinique du sport est transférée en 2013, avec un plateau de 8 blocs opératoires de dernière génération et 90 lits et places d'hospitalisation conventionnelle et ambulatoire.

L’excellence du pôle santé est très vite reconnue au-delà de la région, ce qui amène les fondateurs à réfléchir à la création d’un centre de l’arthrose. Ce centre ouvre en février 2020 sur 3.500 m² et rassemble une trentaine de spécialistes (radiologues, médecins physiques, rhumatologues, angiologue et chirurgiens orthopédistes spécialisés chacun dans une articulation).

En parallèle, la clinique s’étend en janvier 2021, avec 4 blocs opératoires supplémentaires (pour un total de 12 blocs) et investit en même temps dans un système de vidéochirurgie, de navigation chirurgicale, de réalité virtuelle, d’intelligence artificielle et d’imagerie 3D.

Les autres lots de l’Hermitage se développent très vite également autour de la même thématique. C’est ainsi que l’Europôle accueille successivement un Ehpad, une résidence personnes âgées, une résidence hôtelière (2017) et un restaurant (2018).

Le Medical Sport Stadium, est la prochaine étape. Ce complexe accueillera, sur une parcelle de plus de 7.500 m², un complexe de 5.500 m² de surface de plancher qui abritera la nouvelle formule de Ginga Foot (4 terrains indoor homologués par la FFF, les deux terrains centraux pouvant être réunis), le « CR3 », un centre médical basé sur la rééducation, le reconditionnement et la réathlétisation, une partie formation pour les professionnels de santé et une partie restauration. L’investissement global sera de 8 millions d’euros (hors terrain). L’ouverture, prévue en 2020, a été reportée au premier trimestre 2021.

L’observatoire économique de la ville a estimé à 70 millions d’euros les investissements privés liés au développement de l’Europôle, qui emploie aujourd’hui près de 300 personnes et accueille plusieurs centaines de milliers de visiteurs chaque année.

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Le parcours du combattant du 45ème parallèle

Si le projet de 45ème parallèle n’a été validé qu’en 2012, le développement d’un parc tertiaire haut de gamme à la pointe de l’aéroport est une idée ancienne, qui avait déjà connu, à l’époque, trois autres versions depuis le début des années 1990.

C’est donc en février 2012 que le projet présenté par un consortium composé de Thalium Promotion, Eiffage, Archi Concept (l’architecte Pierre d’Avout) et Colliers Tourny Meyer, remporte un concours lancé par l’aéroport pour réactiver le projet, dont la dernière version, portée par DV Construction et la Cirmad, n’avait pas résisté à la crise de 2008.

Il s’agit, sur une emprise de 7 hectares environ située à l’entrée de l’aéroport en bordure de l’avenue René Cassin, d’un complexe de plus de 37.000 m² de SHON comportant notamment un hôtel haut de gamme de 150 chambres, un centre de séminaires d’une capacité d’accueil de 1.400 personnes, un parking en silo de 1.034 places, un RIE de 400 m² environ et cinq immeubles de bureaux. A l’époque, le consortium estime la livraison de la première tranche pour le dernier trimestre 2015.

Le projet, d’un point de vue technique et architectural, est très ambitieux et représente un investissement total de 88 millions d’euros, ce qui en fait, loin devant l’extension de Mérignac Soleil, le premier investissement de Mérignac.

La presse ne s’y trompe pas et Sud-Ouest y consacre deux pleines pages les 17 avril et 31 mai 2012.

Les obstacles apparaissent cependant assez rapidement avec des mésententes au sein du consortium et les difficultés économiques de Thalium. Mais la ville soutient le projet et Thalium obtient un permis d’aménager début 2016, au terme d’une enquête publique, puis ses trois premiers permis de construire fin 2016. Ceux-ci font l’objet d’un recours grâcieux de l’ancien architecte Pierre d’Avout, qui demande 500.000 euros de dédommagement.

Le parcours du combattant n’est pour autant pas terminé. Le terrain comporte des enjeux environnementaux, ce qui amène Thalium à lancer des études et à proposer des solutions de compensation. L’entreprise est ensuite placée en liquidation judiciaire à la fin de l’année 2016, avant d’être rachetée par Nexity et de renégocier auprès de l’Etat une dérogation pour étendre l’Autorisation d’Occupation Temporaire sur la parcelle (dérogation obtenue en 2017).

Un signal fort est donné fin 2018 par l’enquête public préalable aux travaux d’extension du tram aéroport. Le projet initial prévoyait deux stations extra-rocade, mais l’enquête conclut à la création d’une station supplémentaire « 45ème parallèle ».

Les négociations avancent avec Naos, qui exploitera le centre de congrès et l’hôtel Sheraton. Un contrat de promotion immobilière, garanti par un pool de 3 banques, est signé en décembre 2019. Alors que Nexity réévalue le montant de l’investissement à 120 millions, le chantier démarre officiellement au printemps 2020. Deux agences sont mandatées pour commercialiser le premier immeuble de bureaux.

La durée du chantier est estimée à 23 mois. Les premiers utilisateurs sont donc attendus pour mi-2023.

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La renaissance de BNP

C’est en 1968 que la BNP et les Nouvelles Galeries, ancêtres des Galeries Lafayette, décident de créer Cofinoga, acronyme de COmpagnie FInancière des NOuvelles GAleries, pour financer les prêts à la consommation. Le capital de l’entreprise est réparti à 50/50 et son siège est basé à Paris.

C’est au milieu des années 80 que Cofinoga décide de créer le campus de Mérignac pour y installer son principal site opérationnel. Quatre bâtiments sont successivement construits sur une emprise foncière de 7 hectares. Cofinoga y emploiera jusqu’à 2.000 personnes dans les années 90 et restera pendant plus de deux décennies le premier employeur privé de la ville.

La situation de l’entreprise se dégrade avec l’arrivée de nouveaux concurrents, mais surtout la crise de 2008 et la loi Lagarde, qui encadre le crédit revolving. Un nouveau directeur général, Rafaele Cicala, précédé d’une réputation de « cost killer », est nommé courant 2011, année au cours de laquelle l’entreprise accuse 174 millions d’euros de perte. Cofinoga annonce immédiatement 433 suppressions de poste dès janvier 2012, tout en précisant qu’il n’y aura aucun départ contraint.

Les deux années qui suivent sont marquées par plusieurs débrayages, la forte mobilisation des élus, un plan de revitalisation et l’entrée au conseil municipal du délégué de l’intersyndicale. L’entreprise redevient bénéficiaire dès 2014, mais la crainte d’un nouveau plan social, voire d’un départ tout court de l’entreprise réapparait, BNP ayant, avec Cetelem, sa propre filiale de financement de crédit à la consommation.

BNP rachète finalement les parts des Galeries Lafayette en septembre 2015 et Cofinoga prend le nom de BNP Personal Finance (BNP PF). L’entreprise affine sa stratégie.

Les rumeurs sont cependant rassurantes, puisque l’on apprend rapidement que BNP suit de très près le chantier des trois immeubles du Wooden Park (6.000 m² au total), situés en face du campus de BNP PF. Un bail est finalement signé au printemps 2019 pour 6 ans fermes.

BNP précise son projet quelques semaines plus tard, avec le regroupement à Mérignac de plusieurs services de sa filiale banque de détail, le recrutement de 300 personnes et surtout un investissement de 60 millions d’euros dans la création d’un centre de relation clients hyper moderne.

Début 2021, l’effectif de BNP à Mérignac est revenu à 2.000 collaborateurs, en attendant peut-être d’autres développements, ce qui en fait le deuxième employeur privé de la ville derrière Thales (2.800 personnes).

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Le hangar XXL de Sabena Technics et le développement de la maintenance aéronautique

Après Thales et Dassault Aviation, Sabena Technics (520 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019) est le moins connu des trois « supergrands » aéronautiques de Mérignac. Sa trajectoire historique et son développement sont pourtant étroitement liés au territoire. Ses racines remontent au milieu des années 1930 et plusieurs de ses axes de développement actuels sont les mêmes que ceux de l’ensemble de la filière aéronautique de Mérignac (investissements massifs, innovation, recrutement, formation, maintenance, …).

L’activité, développée à l’époque par la Sogerma et très déficitaire, a pourtant failli disparaître en 2006. La très forte mobilisation des élus métropolitains, toutes couleurs politiques confondues, a permis de sauver l’activité et le maintien sur site de la plupart des emplois, repris par Sabena Technics.

L’entreprise, qui emploie désormais 1.000 personnes sur son site de Mérignac, occupe un campus de 32 hectares situé en bords de piste (le nouveau hangar a d’ailleurs été construit sur les terrains de l’aéroport), sur lequel sont désormais construits 6 hangars (le plus ancien date de 1950). Les locaux de Sabena Technics occupent au total 100.000 m² de surface de plancher.

Le nouveau bâtiment, inauguré le 21 janvier 2020 est déjà le hangar du futur. Le bâtiment de 10.000 m², réalisé par Eiffage, est en effet un concentré de technologie et d’innovation qui a nécessité 25 millions d’euros d’investissement. Sa conception a donné lieu à la mise en place en interne d’un plan de transformation digitale. Sur le plan des capacités, il peut accueillir un avion très gros porteur, trois avions de transport militaire ou 6 avions moyen porteurs de type A320 simultanément. À cette activité de maintenance, il faut également ajouter la modification des cabines.

Le territoire a toujours accueilli des activités d’entretien et de maintenance aéronautique, du fait de la seule présence de l’aéroport. La Sncaso, la Sferma ou la Sogerma en ont été le meilleur exemple. Mais l’activité se développe et se concentre à Mérignac depuis 2008 et la publication du livre blanc de la Défense et le transert de la Simmad (800 personnes) de Brétigny-sur-Orge (91) à Mérignac. Ce transfert, effectif en 2011, entraîne dès 2012 la création du salon international ADS Show, dont la dernière édition (2018), qui s'est tenue sur 3.500 m² à la Base aérienne 106, a attiré 120 exposants, plus de 5.000 visiteurs et plus de 1.000 rendez-vous d'affaires.

Depuis avril 2018, la DMAé (direction de la Maintenance Aéronautique), remplace la Simmad, mais reste cependant à Mérignac. La DMAé, qui est à la tête d’un budget de 2 milliards d’euros, est le centre de décisions le plus important de la filière.

Du côté des acteurs privés, outre le développement de Sabena Technics, l’élément déterminant a été la décision de Dassault Aviation d’implanter le Dassault Falcon Services, qui assure la maintenance des avions Falcon, en bord de piste au nord de l’aéroport.

Chronologie sommaire :

  • 2011 : Implantation de la Simmad dans la BA 106 ;
  • 2011 : Lancement de l’aménagement du parc de Vert Castel (11 hectares) ;
  • 2012 : Validation par l’aéroport et la ville de Mérignac du projet de 45ème parallèle à la pointe de l’aéroport ;
  • 2012 : Ouverture du village du meuble ;
  • 2012 : Création de l’ADS Show ;
  • 2013 : Transfert de la clinique du sport au sein de l’Europôle Santé sortie 12 ;
  • 2013 : Annonce du regroupement à Mérignac des sites Thales ;
  • 2014 : Livraison de l’extension de Mérignac Soleil ;
  • 2014 : Création de l’office de tourisme numérique Mérignac Capitale Economique, dédié à l’accompagnement du tourisme d’affaires ;
  • 2014 : Plan de départ volontaire de Cofinoga ;
  • 2014 : L’addition des 20 premiers investissements privés totalise plus de 1 milliard d’euros ;
  • 2014 : Inauguration de la clinique du sport de la sortie 12 ;
  • 2014 : Ouverture de l’établissement Campanile/Première Classe ;
  • 2014 : Ouverture du restaurant à thème le rocher des pirates dans le village Décathlon ;
  • 2014 : Livraison de l’immeuble Aéropark à l’entrée de Vert Castel 1 ;
  • 2014 : Relocalisation de Prodec Metal rue Thierry Sabine ;
  • 2015 : Transfert de la compétence tourisme à la métropole ;
  • 2015 : Départ du campus de Bissy ;
  • 2015 : Contrats Egypte (24 Rafale), Inde (36 Rafale) et Qatar (24 Rafale) pour Dassault Aviation ;
  • 2015 : Jauffrey Mauvigney Meilleur Ouvrier de France ;
  • 2015 : Fin des travaux de Mérignac Soleil avec la livraison du deuxième parking silo (août) ;
  • 2016 : Vote de la métropole pour prolonger le tram vers l’aéroport ;
  • 2016 : Requalification de l’immeuble Planet Saturn au cœur de Mérignac Soleil et inauguration du Canopée Café ;
  • 2016 : Inauguration du campus de Thales ;
  • 2016 : Implantation des sièges nationaux d’Axa Wealth Services et d’Ixxi Techside ;
  • 2016 : Inauguration de l’établissement Dassault Falcon Services ;
  • 2016 : le club des entreprises fête son vingtième anniversaire ;
  • 2017 : Patrice Caine, président de Thales, premier mérignacais de l’année ;
  • 2017 : Lancement de l’aménagement du parc de Vert Castel 2 sur 20 hectares ;
  • 2017 : Inauguration de la résidence hôtelière Le Stadium de la sortie 12 ;
  • 2017 : Livraison de l’immeuble Le Ferry ;
  • 2017 : La BA 106 fête son 80ème anniversaire ;
  • 2018 : Implantation des bases Ryanair, Volotea et easyjet à Mérignac ;
  • 2018 : Implantation du nouveau siège de Cultura dans le parc de Pelus ;
  • 2018 : La Simmad devient Direction de la maintenance aéronautique (Dmaé) ;
  • 2018 : Choix du projet du Cœur d’Aeroparc ;
  • 2018 : Passage à 2X3 voies de la rocade sur le tronçon mérignacais ;
  • 2018 : Le site Mylan (ex Laboratoires Sarget) fête son cinquantième anniversaire ;
  • 2019 : Démarrage du tram aéroport ;
  • 2019 : Brudy Déménagement, première entreprise implantée dans Vert Castel 2 ;
  • 2019 : Livraison de Wooden Park avenue Kennedy ;
  • 2019 : Livraison de Links Park dans le parc de Pelus ;
  • 2019 : Décision de Groupama-Gan de regrouper tous ses sites de la métropole dans le parc de pelus ;
  • 2020 : Livraison du hangar de 10.000 m² de Sabena Technics ;
  • 2020 : Franck Allard, Mérignacais de l’année ;
  • 2020 : Confinement de mars à juin et en novembre ;
  • 2020 : Commande de 18 avions Rafale par la Grèce ;
  • 2020 : Fermeture du supermarché Casino et ouverture du supermarché Monoprix en centre-ville ;
  • 2020 : Lancement du parc Ecosph’air chemin du phare sur 10 hectares.

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