Questions, réponses avec Alain Anziani et six habitants
Après le traditionnel petit déjeuner proposé par la mairie, avant d'entamer le débat, les invités sont entrés dans le bureau du maire. Après un tour de table où chacun s'est présenté, le maire a introduit l'échange par un rapide tour d'horizon des projets à venir. Débute 1h30 de débat.
Jeanne-Marie Bulan :
Dans mon quartier, les trottoirs sont sales. Qui doit nettoyer ? Comment redonner la place qu'il mérite au piéton ?
Silviane Ballatore :
Et dans le parc de Bourran, entre le lac et la fontaine, qui peut nettoyer les eaux stagnantes ?
Alain Anziani :
Vous avez raison, dans vos quartiers et en général sur l'agglomération, l'entretien des trottoirs doit s'améliorer. Quant aux parcs, cette compétence n'appartient pas à la mairie, mais à la Métropole. C'est à elle de les nettoyer car ils sont sous sa responsabilité. Mais on peut et on doit faire mieux ! Cependant, selon le barème de satisfaction édité chaque année sur la Métropole, les habitants sont globalement satisfaits de la propreté en ville. Les grands axes sont propres. Ceci dit, je ne conteste pas votre avis : il me semble, moi aussi, que dans sa rue, chacun doit balayer devant sa porte. Même si les services métropolitains doivent intervenir partout et efficacement, chaque habitant peut nettoyer régulièrement sa partie de trottoir. Concernant les difficultés de circulation des piétons, j'ai lancé un vaste « plan marche métropolitain ». Je suis comme vous, j'essaie de marcher le plus possible et quand je vois un trottoir sale ou encombré de voitures, je râle. L'objectif est que l'on puisse marcher seul, avec une poussette, une canne, sans obstacle. Mais le déploiement de ce plan prend du temps. À Mérignac, il va d'abord concerner l'avenue de la Libération qui relie le centre-ville et Capeyron. Nous allons l'agrémenter de bancs et la rendre propre à la pratique de la marche. L'enquête publique est lancée.
Jean-Pierre Lacombe :
En ville, les arbres meurent s'ils sont plantés dans des pots ou entourés par du bitume.
Alain Anziani :
La présence des arbres en ville est pour nous tous une préoccupation majeure. J'ai consulté un expert en écologie végétale et il m'assure que l'on peut planter sur les trottoirs, mais il est vrai qu'il faut laisser un large espace non bitumé pour que les racines se déploient sans souffrir. Sur la place Charles-de-Gaulle, les arbres morts avaient été mal plantés par un prestataire qui avait sous-évalué la présence des réseaux en sous-sol. Ils ont été remplacés par de nouvelles essences. Même les arbres en bacs à cet endroit semblent tenir. Nous sélectionnons des espèces locales, peu gourmandes en eau et nous privilégions les petits sujets qui ont le plus de chance de devenir adultes. Mais il faut un peu de patience pour les voir grandir.
Ilyes Jabrahim :
Si des arbres meurent, il faut les remplacer, planter d'autres arbres, toujours plus !
Alain Anziani :
Tu as raison et c'est ce que nous faisons, notamment à travers l'opération « Plantons 1 million d'arbres », que j'ai lancée sur l'agglomération il y a 2 ans. Au total, ce sont déjà plus de 200 000 arbres qui ont été plantés sur les 28 communes de Bordeaux Métropole. Nous allons continuer au cours des prochaines saisons pour atteindre le million.
Marion Moze :
J'ai grandi à la campagne et je vis à Mérignac depuis 15 ans. Ici, je me suis tout de suite sentie comme chez moi : la nature est partout en ville ! Ce qui m'inquiète, c'est plutôt les lumières qui consomment et coûtent cher. Que fait la mairie pour réduire la pollution lumineuse ?
Alain Anziani :
Mérignac a été l'une des premières communes de la Métropole à avoir pris conscience de ce problème. Depuis 2017, nous éteignons l'éclairage public la nuit, entre 1h30 et 5h du matin, aux heures où les transports publics ne circulent plus et où les trajets des habitants sont réduits. Bien sûr, on peut faire mieux et la sobriété énergétique l'exige. Cependant, même si nous faisons passer des agents municipaux en ville la nuit pour vérifier si nos bâtiments sont bien éteints, c'est à nous tous de faire un effort pour couper la lumière chez soi, sur la terrasse, dans les entreprises et les magasins quand elle est inutile.
Silviane Ballatore :
En ville, dans les endroits où c'est nécessaire, pourquoi ne pas mettre des leds au sol ?
Alain Anziani :
C'est une piste à explorer ! Mérignac a déjà remplacé 30% de son ancien éclairage public par des leds, moins énergivores. Mais ce matériel est coûteux : pour alléger la note d'électricité demain, nous investissons aujourd'hui.
Jean-Pierre Lacombe :
J'ai une question sur la conformité des ralentisseurs, celui de l'avenue Léon Blum notamment, est beaucoup trop haut. Peut-on régler ce problème ?
Alain Anziani :
Nous allons retirer le ralentisseur en question avenue Léon-Blum, mais il avait été installé à la suite d'un accident mortel impliquant un motard. Si nous mettons des ralentisseurs, c'est d'abord parce que les automobilistes roulent trop vite. Ceci dit vous avez raison, certains aménagements sont trop hauts et nous nous rapprochons des entreprises qui effectuent ces travaux pour nous assurer qu'elles respectent les dimensions réglementaires. Nous étudions aussi la possibilité de créer des aménagements moins bruyants, car un ralentisseur force les voitures à décélérer et occasionne une nuisance sonore.