10/11/2025

Un réseau de chaleur au service de la transition énergétique

Comment réduire son empreinte carbone ? C’est le défi qu’ont relevé la Ville et la Métropole en créant un réseau de chaleur urbain en centre-ville. Un système déjà éprouvé qui consiste à bâtir un réseau sous la ville pour alimenter en énergie renouvelable et locale les plus gros consommateurs d’énergie comme les bâtiments publics et les grandes résidences du centre-ville. « Une manière de mutualiser les moyens de production en facilitant l’utilisation d’énergies renouvelables et locales à grande échelle », souligne la direction de la transition écologique de la Ville. Le moteur du dispositif ? Une chaudière biomasse ravitaillée en plaquettes de bois issu des forêts locales dans un rayon de 100 km. Elle produit 20 GWh de chaleur renouvelable et évite l’émission de 5 000 tonnes de CO₂ en moyenne par an.

Un système qui a aussi l’avantage de permettre la maîtrise des tarifs car contrairement au gaz, le prix du bois est moins soumis aux aléas géopolitiques que le gaz et reste donc relativement stable. Le fonctionnement repose sur une production centralisée : le réseau alimente en chauffage et eau chaude plusieurs bâtiments depuis la chaudière biomasse. De l’eau à 90°C circule en boucle et une sous-station dans chaque immeuble transfère cette chaleur dans le chauffage et l’eau chaude.

énergie mérignac

Une technologie fiable

  • Puissance de production : 2O GWh/an
  • Température de l'eau (qui circule en boucle sur tout le réseau) : 90° C
  • Énergie produite : 8O % au bois et 0 déperdition d'énergie. Le gaz prend parfois le relais en cas d'imprévu (panne/grand froid)

Un chauffage collectif bas carbone

À la tête de ce projet de 8 M€, financé pour moitié par le Fonds chaleur de l’ADEME, Bordeaux Métropole a confié sa réalisation et son exploitation à Mixéner, via sa filiale Mérignac Centre Énergies, dans le cadre d’une délégation de service public. Suite au contrat signé en 2020, les travaux ont débuté en 2022 et la première chaufferie biomasse a démarré en 2024, installée près de l’Aqua Stadium.

Depuis, le réseau continue de s’étendre dans les lieux publics et privés les plus énergivores situés à proximité. Quatre kilomètres de canalisations assurent le fonctionnement et une vingtaine de bâtiments sont raccordés comme l’Aqua Stadium, la salle omnisports Robert-Brettes, les tribunes du stade Robert-Brettes, le roller-stadium, la Maison des associations, l’hôtel de ville, le Pin Galant ainsi que plusieurs résidences du quartier de Capeyron et du centre-ville. La médiathèque a rejoint le réseau cet été, le pôle jeunesse suivra dans l’année.

Une sécurité financière

  • Le chauffage biomasse n’est pas plus cher que le chauffage au gaz
  • Les prix de la biomasse varient beaucoup moins que ceux du gaz

L’énergie renouvelable franchit aussi la rocade

Pour compléter l’équipement du centre-ville, le choix, en septembre 2025, d’un délégataire va permettre de lancer la construction d’un nouveau réseau de chaleur extra-rocade. Il produira davantage de chaleur et alimentera l’aéroport, la base aérienne ainsi que des industries situées dans le périmètre de l’OIM (Opération d’Intérêt Métropolitain), secteur Aéroparc. Deux sources de chaleur renouvelable se complèteront : une chaufferie biomasse et de la géothermie issue de forages existants sur la BA 106 mis à disposition par l’armée. Ce futur équipement produira 60 GWh par an et, avec le réseau actuel, devrait éviter l’émission de 15 000 tonnes de CO₂ chaque année.

Un outil écologique

  • Bois issu de forêts locales gérées durablement et situées dans un rayon de 100 km
  • 5 000 tonnes/an de CO₂ non rejetées
  • Division par 4 des gaz à effet de serre dans les bâtiments desservis

Pourquoi pas un réseau de froid ?
« Les réseaux de chaleur sont des dispositifs gagnants-gagnants puisqu’ils sont écologiquement vertueux et plus économes. Le futur réseau de chaleur de l’Aéroparc, en partenariat avec la BA 106 est en bonne voie. Cette mutualisation de l’énergie pourrait connaître de nouveaux débouchés avec la création de réseaux de froid dans les lieux les plus sensibles comme les résidences pour personnes âgées, structures hospitalières, écoles… »

Éric Sarraute
Conseiller municipal délégué à la transition énergétique