03/10/2025

Découvrir l’ESS autrement

Après les rencontres professionnelles, les tables rondes et le ciné-débat, la Ville de Mérignac s’adresse cette fois aux petits et aux grands, avec un forum festif et pédagogique consacré à l’Économie Sociale et Solidaire, le 15 octobre place Charles-de-Gaulle. De 10h à 17h, une vingtaine de structures engagées feront découvrir les multiples facettes de l’ESS mérignacaise autour d’animations, de spectacles d’expositions et de temps d’échanges. Parmi les animations : jeux pédagogiques sur l’alimentation durable, fresque sur la neurodiversité, vélo-cuisine ambulant, sensibilisation à la mode responsable, structure gonflable sur le rugby, ou encore bibliothèque mobile. La journée sera également ponctuée d’animations éphémères : témoignages inspirants de parcours d’insertion, spectacle autour des Objectifs de Développement Durable (ODD), l’éducation aux compétences psychosociales ou encore sur l’assainissement écologique, dans un format participatif. Vous pourrez rencontrer de nombreux acteurs comme Médecins Sans Frontières Logistique, Drop de Béton, la Commer, la Mamo, FaCilities Multi Services, Amos, Activ’action, Mérignac association Services, Monarch Intelligence…

L’occasion de mesurer la vitalité de l’ESS, active dans la santé, l’alimentation, l’écologie, le sport ou l’insertion. Accompagné par la Ville dans le cadre de sa stratégie « Mérignac, terre d’emploi », ce secteur génère des emplois durables, souvent inclusifs et répond aux besoins du territoire.

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Zélie Moulis
De gauche à droite : Marie-Cécile Hardy, Zélie Moulis, assistante de coordination (Le Chainon Manquant), Rodolphe de Malet, Aurélie Jolivière et Bertille Breteau (La Commer)

Un tremplin pour les projets

Pour accélérer le développement de nouvelles initiatives, la Ville relance aussi son dispositif « Adopte un ESS’pace » qui connecte porteurs de projets et propriétaires de locaux vacants, proposés à titre gratuit ou à loyer réduit. Les candidatures ouvrent dès le 13 octobre sur merignac.com.

Via cette opération, La Commer, conserverie mobile et solidaire, a pu s’implanter il y a un an dans le quartier de Beaudésert. « L’étincelle qui a permis plein de choses ! », confie sa présidente, Cécile Le Gall. Le local de 200 m², prêté par le groupe CTI, foncière immobilière, pour un an renouvelable, a facilité l’installation d’un salarié et l’aménagement d’une cuisine et d’une zone de stockage. « Même à loyer zéro, il faut pouvoir assumer les frais d’assurance et d’entretien », prévient toutefois la présidente.

Depuis, l’association a lancé sa propre production de conserves à partir de produits récupérés auprès de la Banque alimentaire, destinées à des publics en précarité et un deuxième salarié est sur le point d’être recruté. La Commer a aussi accueilli temporairement une structure du réseau Galas (Groupement des Acteurs Locaux de l’Alimentation Solidaire), en attente de local.
 

Créer des passerelles entre structures

À cette même adresse aujourd’hui, trois associations investies dans l’alimentaire solidaire partagent des locaux distincts : La Commer, Le Chaînon Manquant et la dernière arrivée Asso-Lidarité Aînés 33. Cette proximité a favorisé l’émergence de coopérations, notamment entre La Commer et Le Chaînon Manquant, spécialisée dans la récupération et la redistribution d’invendus alimentaires. « Nous avons développé de nombreuses synergies », souligne Marie-Cécile Hardy, coordinatrice régionale du Chaînon Manquant. « Nous formons maintenant un petit pôle associatif autour de l’alimentaire », se réjouit-elle.

Pour son équipe aussi, disposer d’un lieu adapté a marqué une étape décisive dans l’évolution de l’association. Elle peut désormais accueillir du public, organiser des réunions et structurer ses actions.
 

Un intérêt partagé

L’initiative séduit également du côté des propriétaires. Plus d’une trentaine d’entreprises ont déjà rejoint le dispositif, dont l’IRSA, France Littoral Développement, Clarisienne, Aquitanis et le groupe CTI.

Ce dernier témoigne de l’intérêt de cette mise en relation. Avec plusieurs locaux inoccupés sur un ancien site industriel, il a rapidement perçu l’utilité de les ouvrir à des structures de l’ESS. « À force de diviser les espaces, on s’est retrouvé avec des surfaces trop petites pour le marché classique, laissées à l’abandon. Elles dormaient depuis dix ans », raconte Rodolphe De Malet, directeur général. Particulièrement sensible à la démarche du Chaînon Manquant, il a accepté de mettre un local à disposition et a renouvelé l’expérience avec les deux autres associations. « Ils nous ont expliqué que même de petites surfaces pouvaient leur être utiles », poursuit-il.

Le fonctionnement est simple: une convention est signée avec un loyer estimé au prix du marché et déclaré comme don. Résultat: 60 % du montant est déductible fiscalement. « On est passés de trois locaux vacants sur lesquels on payait des impôts à une solution utile pour les associations et avantageuse pour nous. »

Un modèle qui favorise une économie plus humaine, plus inclusive et profite à l’ensemble du territoire.

Du gagnant-gagnant

« L’ESS est porteuse de sens et représente une vraie forme de fraternité humaine. C’est dans cet esprit qu’on a imaginé le dispositif “Adopte un ESS’pace”. Il met en relation des structures solidaires en recherche de locaux avec des opérateurs disposant d’espaces vacants, souvent peu adaptés aux critères du marché classique. Les associations, elles, fonctionnent avec d’autres logiques, d’autres besoins. Ce dispositif crée une rencontre gagnant-gagnant en rendant service aux propriétaires et en permettant à de petites structures de se développer. »

Pierre Sauvey
Conseiller municipal délégué à l’ESS