08/12/2025

3 questions à Thierry Trijoulet, maire de Mérignac

Dans quel contexte élaborez-vous le budget 2026 ?

Dans un contexte dégradé. Chacun constate à travers l’actualité nationale que les débats budgétaires au Parlement et la situation des finances publiques de l’État sont très anxiogènes. Cette instabilité n’est pas sans conséquence sur les finances locales car nous sommes aussi tributaires de dotations de l’État - qui compensent pour partie les transferts de compétences - et nous faisons face à une volonté de l’État de ponctionner les finances des collectivités locales pour abonder son budget qui, contrairement au nôtre, est en déficit chronique. Nous sommes habitués à construire année après année des budgets équilibrés sans tenir compte de ces contingences liées à la situation politique nationale. À Mérignac, nous restons prudents, nous savons anticiper et gérer en responsabilité.

Quelles sont les grandes orientations budgétaires de la Ville ?

Ambitieuses et à la hauteur de nos capacités. Sans excès. Nous maintenons notre trajectoire sans augmenter les taux de fiscalité locale ou les tarifs des services publics locaux. Nous avons la chance d’avoir une ville riche d’acteurs associatifs, ma priorité est de stabiliser leurs financements. La rénovation et l’entretien de nos équipements scolaires, sportifs ou culturels est aussi prioritaire. Ces lieux sont essentiels à la vie quotidienne de nos habitants et au bien vivre à Mérignac.

Quels sont les investissements principaux pour 2026 ?

Nous poursuivons les grands projets en cours du plan pluriannuel d’investissements : la livraison du Krakatoa à la fin du premier semestre, la poursuite des travaux du complexe sportif Léo Lagrange ou ceux du pôle jeunesse, que les jeunes Mérignacais ont choisi d’appeler « le Carré Jeunes ». Nous avons également lancé un vaste plan de rénovation de nos écoles avec 3 établissements aujourd’hui en travaux : l’école Jules Ferry en centre-ville, l’école Oscar Auriac à Beutre ou l’école Joséphine Baker au Burck.

Les principaux investissements de 2026

Budget global : 145 M€ / Fonctionnement : 102 M€ / Investissement : 43 M€

  • Sports : Complexe sportif Léo Lagrange (9,8 M€), Stade Robert Brettes et Aqua stadium (1,1 M€)
  • Éducation Jeunesse : Groupes scolaires Jules Ferry, Oscar Auriac et Joséphine Baker (9 M€), Pôle jeunesse (1,7 M€)
  • Culture : Réhabilitation et extension du Krakatoa (2,7 M€)
  • Petite enfance : Crèche Croqu’ile (1,7 M€)
  • Continuons Mérignac Ville verte : Désartificialisation, aménagement dans les parcs, installation et modernisation d’aires de jeux, végétalisation des cours d’école (0,5 M€)
  • Transition écologique : Pose de nouvelles installations photovoltaïques, modernisation des systèmes d’arrosage des terrains de sport, modernisation de l’éclairage public (0,5 M€/an)

Le budget d’investissement :

En 2026, les 43 M€ de dépenses d’équipement inscrits au budget primitif permettront de poursuivre la dynamique et de finaliser les projets en cours.

Le budget de fonctionnement :

Cette année, les recettes devraient augmenter de 0,5 % et les dépenses de 2 % environ. 60 % des dépenses sont affectées aux charges de personnel qui augmentent du fait de l’ouverture du pôle jeunesse, de la hausse des cotisations retraite (0,8 M€) et du coût de la restauration scolaire avec le passage aux bacs inox et les travaux de la cuisine centrale (La Cuisine Bordeaux Mérignac, ex SIVU).

De nouvelles ponctions de l’État :

Alors que le budget d’une collectivité locale est toujours équilibré, celui de l’Etat ne l’est pas et la dette publique continue d'augmenter d’année en année. Mises à contribution, les collectivités locales doivent donc participer au redressement des finances publiques. Pour Mérignac, cela se traduit, cette année, par une baisse de la dotation globale de fonctionnement (DGF) de 300000 €, la fin du fonds d’amorçage des rythmes scolaires versé par l’État (260 000 €), un prélèvement sur recettes d’au moins 1,2 M€ au titre du rééquilibrage des finances publiques et une baisse de compensation fiscale versée par l’état de 1.5 M€.

Les subventions aux associations sont maintenues à un niveau stable. La subvention au CCAS progresse de plus 10 %, en raison notamment de la reprise de la gestion en direct de la résidence autonomie Plein Ciel.

Budget : les grandes étapes

  1. Débat (novembre) : le débat sur les orientations budgétaires permet de présenter les orientations générales du budget de l’année et de communiquer sur la programmation pluriannuelle des investissements. Ce débat se déroule au conseil municipal précédant le vote du BP soit au mois de novembre.
  2. Vote des prévisions (décembre) : le budget primitif est présenté au conseil municipal. C’est le document qui prévoit les dépenses et les recettes de l’année à venir. Il autorise ainsi la réalisation des dépenses mais également l'encaissement des recettes de la commune. Le BP comporte une section de fonctionnement (personnel, fluides, restauration scolaire, subventions aux associations) et une section d’investissement (construction, rénovation, éclairage public, aménagement d’espaces verts, mobilier scolaire…).
  3. Ajustements (juin) : le budget supplémentaire est présenté au conseil municipal de juin, ce document permet de reprendre les résultats de l’année précédente mais aussi d’ajuster le budget si nécessaire.
  4. Modifications ponctuelles (novembre) : la décision modificative est présentée au conseil municipal de novembre et permet les dernières modifications budgétaires de fin d’exercice.
  5. Arrêt définitif des comptes (juin N+1) : le compte financier unique (CFU) : soumis au conseil municipal de juin de l’année N+1, le CFU 2026 sera donc présenté au conseil municipal de juin 2027. C’est le document qui retrace toutes les réalisations de dépenses et de recettes de l’exercice ainsi que le résultat final.

La dette par habitant est estimée à 730 € au 1er janvier 2026. La moyenne des villes de 50 à 100 000 habitants est de l’ordre de 1318 € par habitant.

Construire l’avenir en gardant la dette sous contrôle

« Mérignac poursuit ses projets structurants et les services à la population tout en maintenant une gestion prudente, sans hausse des taux d’imposition et sans alourdir la dette. Fin 2025, l’encours de dette sera de 56 M€, soit 730 € par habitant, un niveau inférieur à la moyenne nationale. »

David Charbit
1er adjoint délégué aux finances, aux marchés publics, au numérique, au développement économique et à l’emploi

Les dépenses

Fonctionnement (pour 100 € dépensés) :

  • Sécurité/PM : 5 €
  • Éducation : 25 €
  • Culture : 10 €
  • Sports & jeunesse : 17 €
  • Petite enfance : 5 €
  • Divers administration générale : 20 €
  • Action sociale et solidaire : 12 €
  • Attribution versée à Bordeaux Métropole (pour financer les domaines transférés et mutualisés) : 6 €

Investissement (pour 100 € dépensés) :

  • Éducation, petite enfance, jeunesse : 40 €
  • Sport : 31 €
  • Culture : 8 €
  • Attribution versée à Bordeaux Métropole : 4 €
  • Foncier : 1 €
  • Aménagement espace public, espaces verts, éclairage public : 14 €
  • Administration générale : 2 €

Mieux comprendre la taxe foncière

Perçue par la commune, la taxe foncière est calculée en multipliant la base imposable du bien, sa valeur locative cadastrale, par les taux d’imposition.

Valeur locative de la maison/appartement fixée par le service des impôts3 000 €
Taux de la taxe foncière bâtie votée par le conseil municipal46,18 %
Montant de la taxe foncière revenant à la commune1 385 €

 

À cette taxe foncière se rajoute la taxe sur les ordures ménagères perçue par Bordeaux Métropole :

Valeur locative de la maison / appartement fixée par le service des impôts3 000 €
Taux de la taxe sur les ordures ménagères fixé par Bordeaux Métropole7,18 %
Montant de la taxe foncière revenant à la commune215 €

 

  • La valeur locative cadastrale : elle correspond à un loyer annuel théorique que le propriétaire pourrait tirer du bien s’il était loué. Le parlement a décidé d’actualiser cette valeur sur la base du taux d’inflation. (L’actualisation pour 2026 est estimée à 1 %).
  • Le taux d'imposition : il est voté chaque année par le Conseil municipal et n’a pas été augmenté à Mérignac depuis 16 ans.
  • À noter : votre taxe foncière peut augmenter même si la Ville n’augmente pas son taux d’imposition.
Emploi et économie
Direction du développement

La direction du développement regroupe les grands projets urbains, l'urbanisme en lien avec Bordeaux Métropole et l'habitat mais aussi le logement social et l'Observatoire qui collecte et synthétise des données internes et externes pour aider les élus dans leurs décisions. 

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