26/10/2022
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ENTRETIEN AVEC L'ARTISTE.

Morvarid K, vous êtes iranienne : vos racines influencent-elles votre travail ? 

Mon nom d'artiste est iranien puisqu'il est composé de mon prénom Morvarid et du « K » qui ramène à Kaykha, mon nom de famille. Je vis entre Mérignac et Berlin. J'ai la double nationalité iranienne et française, et mon travail, en effet, se nourrit de la notion de distance, de frontière et de voyage.

Quel est le cœur de votre technique créative ? 

Une photo ne rend pas compte de la totalité du réel. C'est un point de départ que je transforme pour révéler le sensible et le vécu. Dans mon projet « L’effacement », par exemple, j'ai entièrement gommé un tirage : 26h d'effacement dont j'ai conservé les résidus que j'ai placés sous cloche. La photo a disparu, mais les traces demeurent, chargées de l'encre de la photo initiale. Dans le projet « Yuko Moon », la danseuse contemporaine Yuko Kaseki – qui sera d'ailleurs présente pour une performance à la Vieille Église le 7 octobre - a porté chaque jour contre son corps un tirage photo de la même image et ce, pendant un cycle lunaire complet de trente jours. À la fin, j'ai créé une composition avec ces trente tirages marqués par l’empreinte de son corps. La photo devient alors le support d'une expérience qui la transforme et l'enrichit.

Parlez-nous de votre dernier projet autour des méga feux, très présent dans l'exposition.

Il est malheureusement d'actualité, même si j'ai commencé à travailler sur les méga feux de forêt en Australie en 2020. J'ai poursuivi en France dans le Médoc en 2021, puis cette année dans les Landes girondines. Ce qui m'intéresse, ce n'est pas l'incendie en lui-même mais l'après, les cendres, l'absence de vie, quand tout est noir et que le vent glisse sur les branches craquantes. Mon but est de garder une trace vivante de ces drames que le temps effacera et qui, une fois l'émotion passée, suscitera moins d'intérêt. Il me semble que l'artiste doit assumer cette responsabilité et raviver les braises de la mémoire. 

Autour de l'exposition

Des ateliers de médiation culturelle sont organisés en lien avec l'exposition Traces de Morvarid K: 


 Vendredi 7 octobre de 19h à 20h

Performance de Yuko Kaseki, danseuse de Butoh, (courant chorégraphique contemporain d’origine japonaise) créée en résonance et en lien direct avec le travail de Morvarid K.

Vendredi 21 octobre de 19h à 20h

Visite accompagnée à destination du public voyant, malvoyant et aveugle.

Mercredi 26 octobre, Mercredi 2 Novembre de 10h30 à 12h

Visite de l'exposition suivie d'un atelier jeu pour découvrir le message caché des images. 

Samedi 5 Novembre de 10h à 13h

Workshop avec Morvarid K qui proposera aux participants de travailler collectivement autour de la thématique de sa série This Too Shall Pass, en manipulant la matière photographique.

Samedi 3 Décembre de 15h à 16h

Visite Regards Décalés pour découvrir l’exposition sous un biais différent.

Vendredi 16 Décembre de 19h à 20h

Visite accompagnée à destination du public entendant, malentendant et sourd, commentée par une médiatrice culturelle et une interprète en LSF par l'agence Scop Signe, en présence de l'artiste.
Gratuit, dans la limite des places disponibles. Sur réservation au 05 56 18 88 62.

Plus d'infos :

Tout savoir sur les visites accompagnées sur merignac-photo.com

Les rencontres et visites sont gratuites, sur réservation obligatoire à directiondelaculture@merignac.com ou au 05 56 18 88 62.