L'info éco de la semaine à Mérignac

François Baffou, directeur de Bordeaux Technowest

« L’innovation est un des tous premiers moteurs de l’économie »

François Baffou est né il y a 61 ans, le 1er avril. Ce n’est pas une blague. Il est aussi titulaire d’un DEA en histoire ancienne consacré à l’aménagement du territoire dans la Gaule romaine. Ce n’est pas une blague non plus. C’est même d’autant plus sérieux que la prise en compte du temps long et des dynamiques territoriales profondes est un avantage réel pour un développeur économique. « On prépare mieux l’avenir quand on connait son histoire » précise-t-il.
Après son DEA, il enchaîne avec un DESS en développement économique à l’université de Montpellier, puis une première mission à la DRAF, avant de rejoindre Claude Belot, président de la communauté de communes de Haute-Saintonge, la plus étendue de France avec 130 communes pour 60.000 habitants. Nous sommes en 1992.

Professeur des universités, agrégé de géographie, Claude Belot, visionnaire génial, est déjà l’homme fort de la région de Jonzac, dont il est maire depuis 1977. Il recherche à l’époque un chargé de mission en développement économique, pour lancer les toutes premières zones d’activité économiques communautaires de France. 

Pendant 10 ans, François fait ses armes de développeur économique à la communauté de communes, notamment sur les dossiers stratégiques et structurants des Antilles (inaugurées en 2001), du pôle mécanique de Jonzac ou du pôle nature de Vitrezay.

C’est en 2003 qu’il rejoint Mérignac. Créée 15 ans plus tôt, Bordeaux Technowest est à l’époque une agence de développement à l’arrêt, sans influence, sans véritable raison d’être et sans perspective. Elle emploie 6 personnes, occupe 100 m² dans la zone du Phare et gère un budget de 300.000 euros. 

François Baffou, acquiert quasi-instantanément la confiance des élus du territoire, de Michel Sainte-Marie, député-maire à l’époque notamment, et de Franck Descoubes, son directeur de cabinet, pour remettre la technopole sur les rails et l’engager en profondeur dans une action de développement économique ambitieuse basée sur les atouts du territoire.

La disruption et les changements de paradigme s’accommodent mal du conformisme, surtout dans un environnement institutionnel conservateur et rigide par essence. La méthode Baffou faite d’intuition, de bon sens paysan, de rigueur et d’opportunisme surprend souvent, clive parfois.

Mais la chronologie parle d’elle-même avec l’accueil, dès 2005, des premiers projets de drone, le déménagement sur 600 m² dans le domaine James Watt l’année suivante, la création de l’Ecoparc de Blanquefort en 2008, le lancement de l’UAV Show en 2010, la mise en place du fonds d’amorçage Technostart et de la SPL Aéroparc en 2011, du centre d’essais drones « Cesa drones » en 2012…

Et si l’on fait le bilan en 2025, Bordeaux Technowest gère aujourd’hui 12.000 m² consacrés au développement économique et à l’innovation, répartis sur 10 sites en Gironde. Quant à l’agence, elle est aujourd’hui la technopole de référence de la métropole, très identifiée au niveau national à travers les outils développés et le nombre de projets accompagnés. A Mérignac, elle est solidement implantée dans le Cockpit depuis janvier 2024, un outil immobilier unique en son genre, qui accueille une soixantaine d’entreprises et près de 450 emplois très qualifiés.

Et pour ce qui est du salon des drones, dont la huitième édition se déroulera du 14 au 16 octobre, c’est le plus gros événement consacré à la filière en Europe.

Pour la petite histoire, Claude Belot, que François Baffou, trente ans plus tard, considère comme son seul mentor, est toujours président de la communauté de communes de Haute Saintonge. Il passera la main l’an prochain.

Prochain portrait : Cyril Baqué, directeur général du club des Girondins omnisport