L'info éco de la semaine à Mérignac

Jean-Yves Azzopardi, 

Gérant de la bijouterie « Les 3 Ors » 

« Dans l’artisanat, il n’y a que les meilleurs qui s’en sortent »
Comme la charcuterie Mauvigney de Capeyron ou la boulangerie Madalozzo de Chemin Long, la bijouterie « Les 3 Ors » de l’avenue de Verdun fait partie de la poignée d’artisans créée au début de la cinquième république, en 1959 plus précisément, et toujours actifs aujourd’hui. La longévité exceptionnelle des « 3 Ors », qui semble gravée dans le territoire, est donc une véritable prouesse économique.

Jean-Yves Azzopardi, qui en est le gérant depuis 1999, incarne quant à lui les valeurs du commerce de proximité, la passion du métier et le goût de l’excellence, mais aussi la transmission du savoir et de l’action collective. Né à Floirac en 1962 dans une famille de fonctionnaires, formé très jeune à la section horlogerie du lycée polyvalent (devenu Marcel Dassault depuis) de Mérignac, Jean-Yves Azzopardi se lance à son compte en 1982, dans le quartier de la Bastide à Bordeaux.

Il crée au bout de 3 ans un deuxième établissement à Ambès, "Le Rubis", puis un troisième à Saint-Loubès, "L'Emeraude", où il reste presque 14 ans, le temps de façonner son image. Malgré la distance, il garde un lien étroit avec son lycée formateur, en tant que membre du jury du CAP horloger, et enseignant des formations complémentaires à partir de 1989, pendant 10 ans. C’est donc presque naturellement qu’il reprend la bijouterie « Les 3 Ors » en 1999 quand les époux Saillard, qui avaient fondé l’établissement quarante ans plus tôt, avenue de Verdun à Mérignac, décident de la céder.

En parallèle, ce bourreau de travail prend des responsabilités à la chambre de Métiers, dont il devient conseiller consulaire, chambre qu'il représente dans plusieurs commissions, à l’association des commerçants du centre-ville de Mérignac qu'il préside plusieurs années, à la ville de Saint-Louis-de-Montferrand où il vit et dont il devient adjoint en charge du développement économique ou au jury des meilleurs apprentis de France (MAF) section horlogerie, dont il devient, là-encore, président.

Ces différentes fonctions lui donnent donc, de fait, une vision panoramique, ultra-réaliste et, surtout, sans concession, de l’évolution de l’artisanat et de l’apprentissage. Mais malgré la crise immobilière qui touche le BTP, l’augmentation du prix de l’énergie qui fragilise les boulangers, l’évolution des modes de consommation qui pousse la clientèle vers les ventes en ligne ou la grande distribution, l’artisanat reste plus que jamais, pour Jean-Yves Azzopardi, « une nécessité ».